Patrimoine culturel immatériel

L’Art du trait dans la charpenterie françaiseL’Art du trait dans la charpenterie française

  • Depuis tout petit, je voulais faire un métier manuel !
  • …il a parlé du charpentier qui faisait des escaliers l’hiver et des toits l’été…

C'est quoi ?

Inscrit au patrimoine de l'humanité - patrimoine national, l’art du trait de charpente dans la construction française permet de maîtriser par le tracé en trois dimensions la conception d'un édifice complexe construit en bois.

Dessin sur épure
©Ooh collective, Dessin sur épure

Il s'agit d'une Connaissance, directement lié aux problèmes pratiques du chantier, mais qui s'est développé comme une véritable discipline intellectuelle. Les charpentiers ont développé cet art, en même temps que les tailleurs de pierre développaient la stéréotomie, sans l'aide du savoir théorique des ingénieurs ou des mathématiciens.

Celui qui comprend le trait maîtrise la perception du volume des ouvrages et possède du même coup une qualité essentielle dans l'art de bâtir. La maîtrise du trait s'accompagne en France de pratiques symboliques et sociales fortes, qui jouent notamment un rôle essentiel dans les représentations propres au compagnonnage. Par métaphore, connaître le trait permet de savoir se comporter de façon universelle dans la société.

La connaissance du trait s'est développée à partir du XIIIe siècle au moment des grands chantiers de construction des cathédrales. C’est ce mouvement qui a favorisé l’essor des savoir-faire. En se perfectionnant au fil du temps, le trait a permis la construction des plus importants monuments français.

Planche de trait de charpente
© Musée du compagnonnage de Tours

« Cette planche de trait de charpente typique du XIXe siècle de l'application de l'art du trait pratiqué en charpente, semble confuse pour qui n'est pas passé par ce savoir. Ceci vient du fait que du plan carré puis octogone, le charpentier a fait ses rabattements d'élévations, des arêtiers et des chevrons d'emprunts sur les axes de symétrie du plan. Aucune ligne n'est superflue, juste le nécessaire, il y a même le raccord du petit clocheton dans l'angle carré qui agrémente les noues de raccord de l'octogone au plan carré. »

Jean-Louis VALENTIN, Maître charpentier

Entaille en croix
©Ooh collective, Entaille en croix

Etapes du travail du charpentier :

Etape 1 : l’étude de l’épure (choix du bois, etc.)
Etape 2 : le tracé de l’épure
Etape 3 : la mise en épure ou la mise sur ligne
Etape 4 : le piquage : traçage et rembarrement des assemblages
Etape 5 : le marquage des bois : donne la position des pièces dans l’espace
Etape 6 : le traçage du chevillage et le percement des enlaçures
Etape 7 : le taillage et la vérification des assemblages
Etape 8 : la mise dedans sur épure (pièces de bois ramenées sur l’épure et « mise dedans » à l’aide de chevilles métalliques)
Etape 9 : le levage (reconstitution au sommet d’un édifice)

La naissance de la charpenterie:

Dès que l’homme a cherché à se sédentariser, il a construit des abris avec les ressources naturelles qui l’entouraient. S’abriter et se déplacer sont donc les deux fonctions qui ont prévalu à la naissance du métier de charpentier. Jusqu’au Moyen Age, les artisans du bois ne sont pas spécialisés, ils savent à la fois couper le bois, fabriquer une charpente, un meuble ou un tonneau. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que les différents corps de métiers du bois vont se structurer et se spécialiser en recevant des statuts particuliers. La corporation des charpentiers exerçait son autorité sur plusieurs métiers du bois : les huchiers, les tonneliers, les charrons, les couvreurs et les tourneurs. Au début du XIVe siècle ces prérogatives sont abolies et la corporation des charpentiers se divise en deux, d’un côté les charpentiers dits « de la petite cognée » qui réalisent les menus ouvrages en bois d’où le terme de « menuisier » de l’autre les charpentiers dits « de la grande cognée » qui réalisent les ouvrages de gros bois de charpente. L’apprentissage d’un charpentier durait six ans. Les charpentiers sont sous le saint-patronage de saint Blaise ou de saint Joseph.

Jean-Louis Valentin Maître-Charpentier Architecte
©Jean-Louis Valentin Maître-Charpentier Architecte

Alphabet du charpentier
©Jean-Louis Valentin Maître-Charpentier Architecte, Alphabet du charpentier

Ça se passe où ?

Rouen est le chef lieu de la région de Haute-Normandie et du département de la Seine-Maritime.

Un brin d’évasion

Le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry, Madagascar (inscrit au PCI de l’humanité 2009).

La communauté des Zafimaniry est la dernière dépositaire d’une culture originale de travail du bois, autrefois très répandue dans toute l’île. Les Zafimaniry se sont établis au dix-huitième siècle dans une région boisée et reculée au sud-est de Madagascar, pour échapper à la déforestation qui ravageait à l’époque la majeure partie du pays. Aujourd’hui, quelque 25 000 Zafimaniry vivent dans une centaine de villages et hameaux dispersés dans les montagnes de la région.
Depuis des générations, les forestiers, charpentiers et artisans ont développé autour du bois un ensemble de connaissances et savoir-faire. Cette tradition artisanale témoigne du rôle central de ce matériau dans tous les aspects de la vie et de la mort. La maîtrise de la foresterie et de la sculpture sur bois transparaît dans les constructions et les objets de la vie quotidienne. Pratiquement toutes les surfaces en bois (murs, fenêtres, poteaux, poutres, tabourets, coffres, outils) sont richement travaillées. Les Zafimaniry utilisent vingt espèces d’arbres endémiques, adaptées chacune à un type de construction ou à une fonction décorative spécifique. Les maisons et les tombeaux sont assemblés exclusivement par la technique traditionnelle du tenon et de la mortaise, sans clou ni charnière ni autre pièce métallique. Les greniers traditionnels, perchés sur des piliers ronds, sont une particularité du paysage de montagne. Les motifs géométriques extrêmement codifiés trahissent non seulement les origines austronésiennes de la communauté, mais aussi les influences arabes qui imprègnent la culture malgache. Si le nombre de motifs est limité, la créativité des artisans est telle qu’il n’existe pas deux objets identiques. La richesse symbolique de ces motifs est l’expression des croyances et valeurs des Zafimaniry. Par exemple, le tanamparoratra (toile d’araignée) symbolise les liens familiaux, tandis que le papintantely (rayon de la ruche) représente la vie communautaire. Les ornements renseignent également sur le rôle et la position sociale des individus au sein du groupe.

Un brin d'histoire

« L’Antiquité. […] Sous le règne d’Auguste, au premier siècle de notre ère, les Romains fondent une ville sur la rive droite de la Seine, rive protégée des inondations, alors que la rive gauche était marécageuse et les îles instables. Cette ville, baptisée Rotomagus, se développe grâce à sa situation favorable : reliée par la Seine à Lutèce (Paris) et Juliobona (Lillebonne, qui était à l'époque romaine le port d'estuaire de la Seine, rôle rempli plus tard par Harfleur puis Le Havre).
[…] Dans le courant du IIIe siècle, les quartiers périphériques sont abandonnés et la ville se rétrécit dans une enceinte carrée : c'est un castrum, c'est à dire un camp militaire. Cette transformation est la conséquence des premières invasions qui déferlent sur la Gaule. […]

Le Moyen Age. En 841, les Vikings remontent la Seine et attaquent Rouen. Ce n'est qu'avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte, qui cède la Normandie aux Vikings, que la ville peut de nouveau se développer. Le chef Viking Rollon devient le premier duc de Normandie et fait de Rouen sa capitale. La ville s'intègre ainsi à l'espace commercial du monde viking, qui comprend toute l'Europe du Nord et les îles britanniques. […].
Le rayonnement de Rouen se mesure à la présence d'un atelier monétaire dont les monnaies se retrouvent jusqu'en Russie ou dans les États Latins d'Orient, les Normands du XIe siècle ayant conquis la Sicile puis participé aux Croisades.
[…] Le commerce est très actif, grâce aux relations avec la région parisienne et l'Angleterre : les Rouennais vendent du sel et du poisson aux Parisiens et commercialisent le vin de Normandie en Angleterre. Ils ont aussi des liens commerciaux avec l'Irlande. La ville est en outre un centre intellectuel et artistique, stimulé par la construction de la cathédrale.
La conquête de la ville par Philippe Auguste et le rattachement de la Normandie à la France ne freinent pas la prospérité rouennaise. Philippe Auguste maintient les privilèges communaux et laisse aux Rouennais le monopole du commerce sur la Basse Seine. La ville s'accroît et devient la seconde ville du Royaume, une place qu'elle conservera longtemps. […]
La cathédrale est construite tout au long du XIIIe siècle, après l'incendie de 1200. […]
Comme ailleurs en France, l'essor des XIe, XIIe et XIIIe siècles se trouve brisé au début du XIVe siècle par le retour desfamines et des épidémies et par les conséquences de la guerre de Cent Ans, qui commence en 1337. La guerre désorganise le commerce, mais c'est surtout la Peste Noire, qui touche Rouen en 1349, qui constitue la plus grande catastrophe. […] Les difficultés de l'époque amènent en 1382 une grave révolte urbaine connue sous le nom de Harelle. La répression royale sera très dure […] provoquant la fuite de nombreux habitants. […].

À la suite de la défaite d'Azincourt en 1415, les Anglais mettent le siège devant Rouen, qui doit capituler au bout de six mois en 1419. C'est dans une ville tenue par les Anglais que Jeanne d'Arc est jugée et condamnée […] le 30 mai 1431. Les Français reprennent la ville en 1449 et Charles VII fait réhabiliter Jeanne d'Arc en 1456. Le retour à la paix provoque une phase d'expansion de la ville […].

Rouen à la Renaissance. L'histoire de Rouen au début de la Renaissance, c'est celle d'une ville dynamique, la seconde du royaume, dominée par la personnalité de ses deux cardinaux successifs, Georges Ier d'Amboise de 1494 à 1510, puis son neveu Georges II, de 1510 à 1550 ; ils sont à l'origine de l'éclosion de la Renaissance à Rouen. […] Ce foisonnement est rendu possible par l'essor économique de la ville depuis la fin du XVe siècle : la draperie se développe, […] mais aussi la soierie, la métallurgie... Les Rouennais envoient leurs navires pêcher le hareng en Baltique, la morue à Terre-Neuve. […] Le commerce n'est pas seulement maritime, il est aussi fluvial et terrestre, grâce à l'amélioration des communications : on ne met qu'une semaine pour aller de Rouen à Lyon !
[…] La ville est alors une ville très ouverte sur le monde, les étrangers sont nombreux à s'y installer, en particulier les Espagnols et les Italiens. […] Cette ouverture est aussi intellectuelle : l'imprimerie apparaît en 1484 et l'on compte déjà 10 ateliers en 1500. […]
Les guerres de religion (1562-1598) mettent fin à cette période brillante. La ville est investie par les calvinistes en 1562, puis reprise par les catholiques, puis en 1591-92, ce sont de nouveau les protestants d'Henri de Navarre, futur Henri IV, qui assiègent la ville, mais ils échouent. Pour reprendre du terrain aux protestants, les catholiques de la contre-réforme établissent des couvents et des collèges d'enseignement. […]

Rouen au XVIIe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Rouen demeure la seconde ville du royaume de France et compte environ 75 000 habitants, mais à partir du milieu du XVIIe siècle, sa population stagne et la ville perd son dynamisme. Cependant, les Rouennais restent actifs sur toutes les mers, en particulier dans le nord de l'Europe, sur la côte d'Afrique et aux Antilles, ainsi qu'en Nouvelle France, où partent colons et religieux. […]

Rouen au XVIIIe siècle. Au XVIIIe siècle, Rouen continue d'être un grand port et un centre industriel textile. Le commerce triangulaire, qui consiste à échanger des produits de peu de valeur contre des esclaves en Afrique, puis de vendre ceux-ci aux Antilles contre du sucre, cédé au retour en Europe à un prix élevé, enrichit les armateurs. […] On décèle les prémices de la révolution industrielle dès le milieu du XVIIIe siècle, avec le développement des indiennes, tissus de coton imprimé bon marché. Ces nouvelles fabrications se font dans des manufactures, qui s'installent dans les faubourgs de la ville […].

Rouen pendant la révolution et l'Empire. Les débuts de la révolution à Rouen se déroulent sur fond de crise économique et sociale. La faim connaît son paroxysme au moment de la soudure, pendant l'été 1789, ce qui entraîne des émeutes. Les cahiers de doléances pour les états généraux sont rédigés au printemps ; celui du Tiers État, rédigé par Thouret, fait peu de place aux aspirations des plus pauvres et représente essentiellement les souhaits de la grande bourgeoisie de la ville. La noblesse et le clergé campent sur la défense de leurs privilèges. […] Après l'été agité de 1789, les nouvelles institutions se mettent en place, en particulier le conseil général de la commune, élu par les citoyens actifs. Rouen devient le chef-lieu du département de la Seine-Inférieure. […]
Pendant la période jacobine, Rouen, bien que plutôt favorable aux Girondins, ne participe pas à l'insurrection fédéraliste, qui se déroule pourtant dans des régions proches, en particulier en Basse-Normandie. […] La Terreur a surtout pour effet l'application du maximum des prix et des salaires et la déchristianisation : la cathédrale est transformée en temple de la Raison et Saint-Ouen en manufacture d'armes. De même que la période jacobine fut relativement modérée, la période thermidorienne ne voit pas à Rouen l'équivalent de la terreur blanche. Comme ailleurs, la misère est grande de 1794 à 1797 ; en l'an III, on recense à Rouen 50000 indigents sur une population de 80000 habitants. Cela amène de nombreuses émeutes populaires. La situation s'améliore à partir de 1797.

Rouen du XIXe siècle à 1939. Le XIXe siècle est à Rouen comme ailleurs en France celui de la Révolution industrielle. Elle est basée dans la région sur l'industrie textile, plus précisément le coton. […] Rouen est reliée à Paris par le chemin de fer dès 1843. Les conditions de travail des ouvriers entraînent de nombreux conflits et la participation de Rouen à la révolution de 1848. […] Le Second Empire est une période de transformations importantes.[…]
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Rouen est occupée par les Prussiens. L'essor de la ville se poursuit ensuite sous la IIIe république, avant et après la guerre 1914-18.
De nouvelles constructions contribuent à modifier la ville. […]. C'est surtout par la vie culturelle que Rouen continue à rayonner tout au long du XIXe siècle, grâce à des écrivains comme Flaubert ou Maupassant, par les impressionnistes del’2cole de Rouen et la série des « Cathédrales de Rouen » de Monet, par la qualité de sa vie musicale symbolisée par le Théâtre des Arts. […]. Pendant la première guerre mondiale, la ville est une des bases arrières du front, et voit affluer les réfugiés du Nord de la France et de Belgique, puis les troupes et le matériel de l'armée britannique, qui contribuent à l'essor du port. L'entre deux guerres voit se poursuivre le développement de l'industrie sur la rive gauche : sidérurgie, industries chimiques, raffinerie de pétrole, chantiers navals, alors que se maintient l'activité textile, jusqu'à la crise de 1929, qui la touche durement.

Rouen pendant la seconde guerre mondiale. Le 9 juin 1940, les troupes allemandes entrent à Rouen. L'armée française a fait sauter le pont pour empêcher le passage sur la rive gauche, mais n'a pu éviter l'occupation de la ville. […] Pendant 4 années, les Rouennais subissent la terreur nazie, les arrestations d'otages, les tortures, les exécutions, les déportations, les privations. À cela s'ajoutent les bombardements […] On compte 2000 victimes et 40000 sinistrés. Le 30 août 1944, les Canadiens libèrent Rouen. La ville est un champ de ruines.


Rouen depuis 1945. Les années d'après guerre sont celles de la reconstruction. […] Le choix est fait de conserver le plan ancien de la ville et la même largeur de rues. La croissance démographique et la crise du logement entraînent la construction de nouveaux quartiers.
Les transformations de la ville dans les années 70-80 sont liées à l'action de JeanLecanuet, maire de 1968 à 1993. Dans les années 70, on commence à restructurer le centre ville, […] Cependant, on prend vite conscience de la valeur architecturale des quartiers anciens […]. C'est l'époque de la restauration des façades, de la création des rues piétonnes. […] Les années 90 sont celles de la mise en service du métrobus de l'agglomération rouennaise, […] puis de l'Armada du Siècle (1999), et enfin de l'Armada Rouen 2003, de la poursuite des aménagements urbains, en particulier la transformation des quais rive droite en promenade urbaine, le retour des facultés de médecine et de droit en ville.

Rouen compte aujourd'hui près de 111.000 habitants. Elle était la ville la plus importante de la Communauté de l'agglomération de Rouen, établissement public de coopération intercommunale créé le 1er janvier 2000 et regroupant 45 communes. Depuis le 1er janvier 2010, cet établissement public s'est élargi pour devenir la Communauté d'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (La CREA) qui regroupe 71 communes ; avec près de 500.000 habitants, c'est la première communauté d'agglomération française. ». (Texte de Jean Braunstein, agrégé d'histoire ).

Château de Martainville
©Ooh collective, Château de Martainville

Un brin de poésie

Les charpentiers compagnons du devoir allient leur ouvrage à une règle de vie, qui peut ressembler au poème de Rudyard Kipling :

Tu seras un Homme mon fils

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux ne soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.

Petit abécédaire

Aire d’épure : Surface plane destinée à recevoir le dessin à échelle réelle indiquant l'emplacement des diverses pièces d'une charpente et la manière de les assembler.

Aubier : Partie tendre et blanchâtre qui se forme chaque année entre le bois dur et l’écorce d’un arbre, où circule la sève.

Colombe : Poteau vertical participant à la construction de pan de bois.

Croix de Saint-André : Paire de pièces de bois assemblées, à tenons et mortaises jusqu’au XVIe siècle puis à mi-bois aux XVIIIe et XIXe siècles, présentant la forme d'un X.

Épure : Surface plane destinée à recevoir le dessin à grande échelle indiquant l'emplacement des diverses pièces d'une charpente et la manière de les assembler.

Ferme : Assemblage de pièces de bois sur la base indéformable du triangle, destiné à supporter la charpente d’un toit ou à porter le faîte d’un comble.

Guitarde : Lucarne ornée dont le tracé complexe, généralement courbe en trois dimensions fait l'objet d'un travail de maîtrise, ou d'un travail de réception chez les compagnons.

Lucarnes guitardes de Rouen
©Ooh collective, Lucarnes guitardes de Rouen

Jambes de force : Chacune des deux pièces de bois inclinées d’une ferme à entrait retroussé, assemblées en pied sur les extrémités d’une poutre qui reprendra l’effort de traction.

Lignage : Traçage d'une ligne sur une face d'une pièce de bois afin de déterminer un axe destiné à aligner des assemblages, par exemple l'alignement des tenons d'un pan de bois.

Lune : Période du calendrier autrefois respectée pour l'abattage du bois de construction. Très généralement la lune descendante, ou vieille lune, est recommandée pour l'abattage des feuillus. La lune noire (absence de lune) est particulièrement recherchée, permettant semble-t-il d'obtenir un bois très stable au séchage. La lune rousse (entre 5 avril et 6 mai) est citée en Picardie pour l'abattage du frêne.

Mortaise : Entaille faite dans une pièce de bois pour recevoir le tenon d’une autre pièce.

Maisons Bois Valentin
©Ooh collective, Maisons Bois Valentin

Règle : Texte écrit régissant le mode vie et le type de comportement à respecter au sein d'une société de compagnons. Certains compagnons n'en ont pas, ils sont qualifiés par les autres de renards.

Renard : Surnom donné aux compagnons qui ne suivent pas de règle, qui voyagent en solitaires.

Saint-Joseph : saint-patron des artisans et charpentiers.

Saint-Augustin : « La mesure de l’Amour c’est aimer sans mesure » citation de Saint-Augustin (souvent appelé Saint-Augustin le Berbère) docteur de l’église.

Tenon : Partie saillante, à l’extrémité d’une pièce, destinée à s’ajuster dans une partie creuse correspondante (mortaise).

Théorème de Pythagore : Son application pratique connue par la formule « 3-4-5 » permet d'obtenir un angle droit sans recourir à l'équerre.

Trait de charpente : Ensemble des procédés graphiques qui permettent la réalisation des épures, à partir desquelles sont taillées les pièces de charpente.

Sources :

Musée des Traditions et Arts Normands, Château de Martainville. - Le Bois dans tous ses états. - 2010.

VALENTIN, Jean-Louis / ROSSI, Cléa (Ill.). - La charpenterie, mode d’emploi. - Eyrolles Ed., 2008, 95 p.

CALAME, François (sous la dir.). - Bouts de bois, bois debout. - European Carpenters, l'atelier de Normandie, Éditions A Die, [uniquement disp. à la libr. du compagnonnage], 2005, 202 p.

Les Chefs d’œuvres du patrimoine de l’humanité. - UNESCO, 2010.

Liens utiles

Site Charpentiers d’Europe et d’ailleurs : http://www.charpentiers.culture.fr

Site Maisons Bois Valentin : http://www.maisons-bois-valentin.fr/

Site de l’Association d’Etude, de Promotion et d’Enseignement des Musiques traditionnelles des pays de France : http://aepem.com/

Blog officiel du groupe La Machine : http://www.lamachine.info/

Site Rouen vallée de Seine, Normandie : http://www.rouentourisme.com/histoire-revolution.html

A écouter

La Machine (arrangement) / Domaine Public Traditionnel, Mariez-moi, Les Rôdeurs, A.E.P.E.M., 2005.