Patrimoine culturel immatériel

Le Doudou de MonsLe Doudou de Mons

  • « Adolescent, j’ai participé au combat ! »
  • « Ça vient des tripes ! »
  • « Mon père était dans la foule, mes sœurs et ma grand-mère à la procession »

C'est quoi ?

À Mons, le Doudou, c'est le nom populaire d'une semaine de grande liesse collective qui débute le week-end de la Trinité.

La Ducasse rituelle en constitue l'apogée. Ses origines remontent au XIVe siècle. Quatre moments forts la caractérisent.

©Ooh collective, La châsse de Sainte Waudru
©Ooh collective, La châsse de Sainte Waudru

La Descente de la châsse des reliques de Madame sainte Waudru, fondatrice de la cité. Elle fait l'objet d'une émouvante cérémonie, le samedi soir, dans la collégiale qui porte son nom. A travers cette séance solennelle, le Doyen confie au Bourgmestre les reliques de la sainte afin de les processionner le lendemain dans les rues de la ville. Cette tradition est scellée par l'air du Doudou entonné avec ferveur par toute l'assistance. Cet air sera scandé tout au long des festivités.

La Procession. Le dimanche matin, la châsse est posée sur un char d'apparat, le Car d'Or. C'est le coup d'envoi d'une journée chargée d'émotions et de joies. Quelque mille cinq cents participants, répartis en une soixantaine de groupes, défilent en costumes d'époque. Ils reconstituent les confréries et les corporations qui, depuis le Moyen Âge, ont fait la richesse et la puissance de la capitale hainuyère. Attelé de six robustes chevaux de trait, le Car d'Or attirera tous les regards au cours de son périple dans la cité.

La Montée du Car d'Or. À la fin du parcours de la Procession, le public se rassemble massivement derrière le Car d'Or. Dans l'enthousiasme général, des milliers de mains hissent alors l'attelage au sommet du raidillon pavé qui longe la collégiale. L'enjeu est d'importance : la légende dit que le Car d'Or doit gravir d'un seul élan la rampe pour éviter le malheur à la ville. La Montée ne dure qu'une vingtaine de secondes. Elle est à ce point intense, qu'elle se ponctue dans une vibrante clameur du public.

Le Combat appelé " Lumeçon ". Les reliques de sainte Waudru ont à peine regagné la collégiale que, déjà, saint Georges se prépare à affronter le Dragon. Il est accompagné des personnages du Lumeçon : Diables et Chins-Chins, Hommes Blancs et Hommes de Feuilles, Pompiers, Policiers en casques blancs ou bleus. Il est environ 12h30.
Les acteurs du Combat entament alors la descente triomphante de la collégiale vers la Grand-Place (appelée la " descente de la rue des Clercs ").
Face à l'Hôtel de Ville, des milliers de personnes se sont déjà amassées. Elles sont avides d'arracher le crin porte-bonheur qui termine la queue " d'el biète ", le Dragon.
Arrivé au cœur de la Place, saint Georges, entouré des personnages du Jeu, combat le Dragon (d'abord à la lance et au sabre ; finalement au pistolet). Ce sera une demi-heure d'intense exaltation rythmée par le son frénétique du " Doudou ".
Le Dragon est enfin terrassé par saint Georges d'un dernier coup de pistolet.
L'ensemble des personnages du Lumeçon rentre dans la cour de l'Hôtel de Ville. La foule enthousiaste, quant à elle, scande " Et les Montois ne périront pas ! ".
Le destin de la cité est pérennisé. La fête peut continuer ! »

Ville de Mons. -Ducasse rituelle : le Doudou en quelques mots. -[réf. du 30 août 2011], [en ligne], disponible sur internet : http://www.mons.be/default.aspx?GUID={EC0B8C13-BCC4-48BB-9681-5E54D2C6DAE7}&LNG=FRA

©Ooh collective, Le Combat appelé « Lumeçon »
©Ooh collective, Le Combat appelé « Lumeçon »

Le Doudou est reconnu en 2005 par l'UNESCO au titre de Patrimoine oral et immatériel de l'Humanité.

À Sainte Waudru

Chant écrit par une Carmélite, il suit le discours élogieux de la sainte lors de la descente des châsses.

"Quel est le Dieu qui t'a conquise, Waudru sage et vaillante, Montoise la première ? Que t'a-t-il dit qu'il ne nous dise, lui qui parle aujourd'hui ? Vois ici, Montois avisé, où s'origine ta cité.
Ton cœur est grand, il sait aimer un époux, des enfants dignes de sa tendresse. Il est si beau dans sa noblesse, ton humble et fier amour. Vois ici, Montois avisé, cette famille en ta cité.
Ton cœur est fort, il sait choisir la part Dieu toute entière, il sait en témoigner. Il sait la vivre, il peut l'offrir en partage assuré. Vois ici, Montois avisé, où se ressource ta cité.
Ce jour de Dieu qui t'a saisie lui vivant, toi vivante, est ta fête aujourd'hui. Notre prière se confie encore à ta merci. Vois ici, Montois avisé, la Patronne de ta Cité".

Ça se passe où ?

Mons est une ville de Belgique, chef-lieu du Hainaut.

L’origine du nom de la ville vient des Romains qui l’avaient baptisée Montes, désignant les 5 monts bordant la vallée de la Haine. Le nom néerlandais de la ville est Bergen qui signifie « monts » ou « collines ».

©Ooh collective, le Singe du Grand’Garde – Hôtel de ville de Mons
©Ooh collective, le Singe du Grand’Garde – Hôtel de ville de Mons

C'est quand ?

La Ducasse de Mons se déroule à la Trinité, une semaine après la Pentecôte.

Un brin d’évasion

Le mystère d’Elche

Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

« Le mystère d’Elche est un drame musical sacré sur la mort, l’assomption et le couronnement de la Vierge Marie. Il est représenté depuis le milieu du quinzième siècle dans la basilique Sainte-Marie et dans les rues de la vieille ville d’Elche, dans la région de Valence. C’est un témoignage vivant du théâtre religieux européen du Moyen Âge et du culte de la Vierge.

Cette représentation théâtrale, entièrement chantée, comprend deux actes joués les 14 et 15 août. Elle décrit la mort et le couronnement de la Vierge à travers une série de scènes et de tableaux : la mort de Marie, la procession nocturne suivie par des centaines de participants portant des cierges, la procession du matin, la procession funèbre de l’après-midi dans les rues d’Elche, et la mise en scène des funérailles, de l’assomption et du couronnement dans la basilique. Le texte est écrit en langue valencienne, forme locale du catalan, avec quelques passages en latin. La scène s’organise selon deux plans : la scène horizontale « terrestre » et la scène verticale « céleste », caractéristiques du mystère médiéval. Une machinerie aérienne ancienne produit les effets spéciaux.

Plus de 300 volontaires participent chaque année à la représentation comme acteurs, chanteurs, metteurs en scène, machinistes, costumiers et préposés à l’intendance, mais aussi aux préparatifs tout au long de l’année. Cette tradition qui attire toute la population de la ville est intimement liée à l’identité culturelle et linguistique des habitants de la région. Proclamé « Monument national » en 1931, le mystère d’Elche est protégé par plusieurs lois visant à sauvegarder le patrimoine culturel. »

Unesco. -Le mystère d’Elche. -[réf. du 30 août 2011], [en ligne], disponible sur internet : http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00018

Un brin d'histoire

Histoire de Mons ...

Bien qu’ayant été un habitat sédentaire dès le néolithique réputé pour être la plus grosse exploitation de silex d’Europe connue sous le nom de Spiennes, c’est au VIIe siècle que Mons fut fondée par la noble dame Waudru.

... de Waudru

Issue d’une famille noble et influente, Waudru nait au début du VIIe siècle. Après un mariage et quatre enfants (Aldetrude, Madelberte, Landry et Dentelin), elle décide, ainsi que son mari, de changer de vie et de se consacrer à Dieu. Son mari, Vincent Madelgaire part vers Hautmont puis Soignies alors qu’elle se retire sur la colline qui plus tard deviendra Mons. Elle mène une vie de dévotion et de prière. Petit à petit, ce modeste lieu de culte se développe en une puissante institution. Elle fonde le monastère autour duquel la ville de Mons sera construite.

Waudru est proclamée sainte dès sa mort (en 688) et son corps devenu un objet de dévotion, est élevé au-dessus de l’autel. Sa réputation est renforcée par un texte (une vita) écrit eu IXe siècle par un moine.

...et de Saint-Georges

L’histoire de Saint-Georges a été écrite par Jacques de Voragine dans la Légende dorée au XIIIe siècle.

« [...] C'est Jacques de Voragine, en effet, qui s'inspirant des différents récits épars, a défini et imposé les circonstances du combat contre le dragon, à commencer par le fait que combat il y a eu. Ses talents d'auteur et son autorité ecclésiastique ont conféré à l'ensemble un cachet d'authenticité. 

Le "Jeu du dragon", inspiré de la Légende dorée, traduite très tôt en français, en flamand, en anglais et en allemand, est né au Moyen Âge et s'est répandu dans toute l'Europe. Prisé des cours du XVe siècle et de la Renaissance, le clergé contribua à l'instaurer dans les processions traditionnelles.

Les traductions françaises les plus récentes de cette oeuvre datent du XIXe siècle et prennent une grande liberté à l'égard du texte latin. L'on propose ici une traduction de l'épisode du combat de saint Georges contre le dragon, établie sur l'édition de Theodor Graesse, Jacobi a Voragine Legenda Aurea, vulgo historia Lombardica dicta. Ad optimorum librorum fidem recensuit. (T. Graesse, 3e éd., Breslau, 1890, reprod. Osnabrück, 1965). Elle est un peu littérale, mais respecte l'esprit du conte.

©Ooh collective, Saint-Georges
©Ooh collective, Saint-Georges

Georges était originaire de Cappadoce et servait avec le grade de tribun dans l'armée romaine. Un jour il arriva dans une ville de Lybie nommée Silène. Près de cette ville, il y avait un étang aussi grand qu'une mer, dans lequel un dragon pestilentiel se tenait caché. Souvent il avait mis en fuite le peuple venu en armes pour le combattre et, quand il s'approchait des murs de la ville, il empoisonnait tous ceux qui venaient à portée de son souffle. Afin d'apaiser sa fureur, les habitants furent contraints de lui donner chaque jour deux brebis, autrement, il s'avançait jusqu'aux murs de la ville et empoisonnait l'air. Il causait ainsi la mort de beaucoup de personnes. Comme les brebis viendraient bientôt à manquer et qu'il n'était plus possible de s'en procurer la quantité nécessaire, les citoyens, après avoir tenu conseil, décidèrent de livrer au monstre une brebis et un être humain. Alors que le sort désignait les fils et les filles de tous les habitants et n'épargnait personne, et que déjà presque tous les fils et toutes les filles avaient été dévorés, un jour la fille unique du roi ne put échapper à son destin et elle fut adjugée au dragon.

Le roi en fut affligé au-delà de toute mesure et dit: "Prenez l'or, l'argent et la moitié de mon royaume, mais laissez-moi ma fille pour lui éviter une fin aussi cruelle." Le peuple en fureur lui répondit: "Ô roi, c'est toi-même qui as promulgué cet édit et maintenant que tous nos enfants sont morts, tu veux sauver ta fille? Si tu n'observes pas scrupuleusement envers ta fille le traitement que tu as infligé aux autres, nous te brûlerons, toi et ton palais" Quand le roi entendit cela, il commença à pleurer sa fille en disant: "Que je suis malheureux, ô ma très douce fille, que ferai-je pour toi? Ou que dirai-je? Puisque je ne verrai pas tes noces?" Et tourné vers le peuple, il dit: "Je vous prie de m'accorder un délai de huit jours pour pleurer ma fille." Le peuple accéda à son désir.

Au bout de huit jours, le peuple furieux revint vers lui en disant: "Pourquoi extermines-tu ton peuple à cause de ta fille? Voilà que nous allons tous périr par le souffle du dragon." Le roi voyant alors qu'il ne pourrait pas sauver sa fille, la revêtit d'habits royaux, l'embrassa et lui dit en larmes: "Que je suis malheureux, ô ma très douce fille, je croyais élever tes fils dans le giron royal, et maintenant tu pars pour être dévorée par le dragon. Ah, que je suis malheureux, ma très douce fille, j'espérais inviter les princes à tes noces, décorer le palais de perles, entendre les tambourins et toutes sortes d'instruments, et maintenant tu pars pour être dévorée par le dragon." Il la couvrit de baisers puis la laissa aller en lui disant: "Que ne suis-je mort avant toi, ma fille, au lieu de te perdre ainsi." Alors, elle tomba aux pieds de son père et lui demanda sa bénédiction. Lorsque son père, les yeux inondés de larmes l'eut bénie, elle alla vers le lac.

Saint Georges vint à passer par là par hasard et la vit toute en pleurs. Il lui demanda ce qu'elle avait. Et elle répondit: "Bon jeune homme, remonte vite sur ton cheval et fuis pour ne pas mourir avec moi de la même mort." Georges répliqua: "Ne crains rien, jeune fille, mais dis-moi ce que tu attends ici pendant que tout le peuple assemblé regarde?" Elle répliqua: "Comme je vois, bon jeune homme, tu as le cœur noble, mais pourquoi désires-tu mourir avec moi? Enfuis-toi au plus vite." Georges dit: "Je ne partirai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas confié ton tourment." Lorsqu'elle lui eut raconté toute l'histoire, Georges ajouta: "Jeune fille, ne crains rien car au nom du Christ je te viendrai en aide." Elle reprit: "Bon chevalier, hâte-toi donc de te sauver toi-même pour ne pas périr avec moi. Il suffit en effet que je sois seule à mourir. Car tu ne pourras pas me délivrer et tu succomberas avec moi."

Tandis qu'ils s'échangeaient ces mots, le dragon vint à la surface et éleva la tête au-dessus du lac. Toute tremblante, la jeune fille s'écria alors: "Fuis, mon bon seigneur, fuis vite." Alors Georges enfourcha son cheval, fit le signe de la croix et chargea hardiment le dragon qui arrivait sur lui. Brandissant sa lance avec force et se recommandant à Dieu, il blessa gravement le monstre et le terrassa. Après il s'adressa à la pucelle: "Lance, sans crainte, ta ceinture autour du cou du dragon, jeune fille." Quand elle l'eut fait, le dragon la suivit comme un chien très familier. Quand elle l'eut conduit dans la ville, les habitants, à cette vue, commencèrent à s'enfuir par monts et par vaux en criant: "Malheur à nous, car nous allons tous périr !" Alors saint Georges leur fit signe et s'écria: "Ne craignez rien, car le Seigneur m'a envoyé vers vous afin de vous délivrer des crimes du dragon. Croyez seulement au Christ, que chacun de vous se fasse baptiser et je tuerai ce dragon."

Alors le roi et tout le peuple furent baptisés, saint Georges dégaina son épée, tua le dragon et ordonna de l'emporter hors de la ville. Alors quatre paires de boeufs conduisirent le monstre dans un grand champ. Ce jour-là, vingt mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, reçurent le baptême. En l'honneur de la sainte Vierge et de saint Georges, le roi fit construire une église d'une étendue considérable. De l'autel de cette église jaillit une source de vie dont une gorgée guérit tous les malades. Le roi offrit à saint Georges une immense somme d'argent qu'il refusa de recevoir et qu'il recommanda de distribuer aux pauvres. Alors Georges instruisit brièvement le roi de quatre préceptes: d'avoir soin des églises de Dieu, d'honorer les prêtres, de suivre attentivement l'office divin et de toujours penser aux pauvres. Puis, après avoir embrassé le roi, il quitta la région. »

Ville de Mons. –Le Doudou : la légende dorée. -[réf. du 30 août 2011], [en ligne], disponible sur internet : http://www.mons.be/default.aspx?GUID={6BC3AB00-C3F1-48CB-9371-9F094A659412}&LNG=FRA

Un brin de poésie

©Ooh collective, Ducasse de Mons
©Ooh collective, Ducasse de Mons

El Doudou

Hymne officiel de la Ducasse.

1. Nos irons vir l'car d'or
À l'procession de Mon
Ce s'ra l'poupée St Georg'
Qui no' suivra de long

Refrain :
C'est l'doudou c'est l'mama
C'est l'poupée, poupée, poupée
C'est l'doudou, c'est l'mama
C'est l'poupée St Georg' qui va

Les gins du rempart riront comm' des kiards
Dé vir tant de carottes
Les gins du culot riront comm' des sots
Dé vir tant de carot' à leu' pots

2. El' Vieill' Matant' Magu'ritte
Trousse ses falbalas
Pou fair' boulli l'marmite
Et cuir'ses biaux p'tits pois.

3. Les Dames du chapitre
N'auront pas du gambon,
Parce qu'ell' n'ont pas fait
El tour d'el procession

4. Voici l'dragon qui vient!
Ma mère sauvons nous!
Il a mordu grand'mère,
I' vos mordra itou

5. V'là qu'el Lum'çon commence
Au son du carillon
Saint Georg' avec sa lance
Va combat' el dragon

6. Dragon, sauvag' et diabes,
Saint Georg' éié chinchins
Ess' tourpin dédins l'sabe…
On tir', c'est l'grand moumint.

7. V'là l' dragon qui trépasse
In v'là co pou in an;
Asteur faisons ducasse
A tabe mes infants.

Petit abécédaire

BEUBEU : Le Beubeu est un membre de la Confrérie de la Miséricorde ou confrérie de Saint-Jean Décollé, dite des " Beubeux ". Il s’agit vraisemblablement d’un mot forgé sur l’ancien français « beuber » qui signifie « marcher, accompagner en se lamentant » ; ce qui correspond aux processions des confrères accompagnant, en murmurant des prières, les condamnés à mort vers le lieu du supplice. Car effectivement, les membres de cette confrérie tenaient ce rôle par le passé... Actuellement, leur action principale est d'accompagner les prisonniers dans leur réinsertion. Leur nouvelle devise est donc :
"Hier la confrérie aidait les prisonniers à mourir; aujourd'hui, elle les aide à vivre" »

©Ooh collective, Confrérie des Beubeux
©Ooh collective, Confrérie des Beubeux

BIÈTE : C'est le Dragon, naturellement. Monstre d'osier revêtu de toile verte et garni de rubans aux couleurs belges et montoises. Un crin de la queue du Dragon attrapé (pendant le Combat !) et c'est le bonheur garanti pendant une année.

CHAMBOURLETTE : "Chambourlette" est un mot énigmatique qui désigne les " invités de la Ducasse " étrangers à la ville. À l'origine, " chambourlette ", anciennement " chabourlette ", n'est pas uniquement montois. Il est picard, au moins pour la région Valenciennes-Mons. Ce mot dériverait de " bourles ", ces boules de laiton qui garnissaient les anciens crapauds et autres poêles de nos ayeux;  le (ou la) chambourlette étant celui que l'on invitait à entrer, à prendre " une chaude " auprès du feu, auprès des bourles.

CHÂSSE : La veille de la Procession du Car d'Or, renouant avec une tradition qui remonte à 1426, la châsse de sainte Waudru est descendue de son emplacement et est confiée, au cours d'une cérémonie solennelle, par le Doyen de Mons à la garde du Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville. Cet échange entre le Doyen et le Bourgmestre se fait en vieux français et suscite toujours un curieux intérêt auprès des étrangers à la Ville.

CHIN-CHIN : Les Chin-Chins sont les alliés de saint Georges pendant le Lumeçon. Facilement reconnaissables, ce sont des sortes de " chevaux-jupons ", représentant symboliquement des chiens de meute.

DOUDOU : Pour les uns, c'est clair : le Doudou, c'est le Dragon. D'autres emploient volontiers " Doudou " pour désigner la" Ducasse ". En réalité, même si l'origine exacte du terme n'est pas connue, " Doudou "désigne plus que probablement le Dragon lui-même. Par extension, c'est devenu l'air bien connu joué durant le Combat, véritable " hymne national " montois. Mais le terme "Doudou"  désigne aussi aujourd'hui l'ensemble des festivités.

DUCASSE : Le terme Ducasse, courant en Belgique et dans le nord de la France, est une déformation de dédicace. Il désigne une fête de dédicace d'une église, c'est-à-dire une fête patronale. Interdites en France à la fin du XVIIe siècle, car elles étaient l'occasion de meurtres, les ducasses ont perduré en Belgique, pour certaines jusqu'à nos jours. La Ducasse rituelle de Mons est dédiée à sainte Waudru, et se divise en deux Jeux: le Jeu de sainte Waudru, et le Jeu de saint Georges et du Dragon.

HOMMES BLANCS : Les Hommes Blancs, au nombre de 11, portent le Dragon. Ils sont vêtus de blanc des pieds à la tête. Seul élément noir : une large ceinture. Des rubans rouges sont attachés à leurs coudes et aux genoux. Un ruban de même couleur leur sert de cravate. Les Hommes Blancs et les Hommes de Feuilles participent également à un moment important du rituel le dimanche matin : ils procèdent à la pose de la châsse de sainte Waudru sur le char baroque qui la processionnera toute la matinée et sortent ensuite le Car d’Or de la collégiale en vue de la Procession. Ce sont également les Hommes Blancs et les Hommes de Feuilles qui rentrent dans la collégiale le fameux Car d'Or en fin de Procession, après sa fantastique montée de la rampe Sainte-Waudru.

HOMMES DE FEUILLES : Les Hommes de Feuilles, au nombre de 8, soutiennent la queue du Dragon à l’aide de leur massue. Apparus pour la première fois en 1723, ces Hommes de Feuilles sont inspirés de l'image que les différents conquérants se faisaient des peuples vivant en pleine forêt. Ils portent un costume recouvert de plus de 2.000 véritables feuilles de lierre laissant apparaître, au fur et à mesure qu'elles sont arrachées par le public, des illustrations symboliques.

LUMEÇON : En français, limaçon ou colimaçon, le terme désignait des exercices des milices bourgeoises qui évoluaient en cercle ou en spirale. Par extension, le Lumeçon désigne à Mons le Combat de saint Georges contre le Dragon, au cours duquel les acteurs sont toujours en mouvement circulaire dans l'arène. L'origine de cette légende remonte au IVe siècle. Saint Georges, personnage mythique, aurait terrassé un dragon qui voulait, comme tribu, la fille unique du roi. La première mention d'un " Jeu de saint Georges " à Mons apparaît dans les comptes de la Massarderie (l'actuel receveur communal) pour l'année 1440-1441.

SAINT GEORGES : Il est l'une des deux figures emblématiques du Combat dit Lumeçon (avec le Dragon). Il représente l’ordre social. Son histoire a été écrite par Jacques de Voragine dans la Légende dorée au XIIIe siècle.

VORAGINE, (Jacques de) : auteur de la Légende dorée, recueil de vies de saints, composée entre 1255 et 1266. Archevêque de Gênes (1292), il fut béatifié en 1816.

Sources

Ville de Mons. -Glossaire. -[réf. du 30 août 2011], [document en ligne], disponible sur internet : http://www.mons.be/toprint.aspx?guid=6e504a46-57ce-4d6d-981b-4cb795eea243&lng=fra

VAN CAENEGE, Benoît. -A propos du Chapitre de Sainte-Waudru à Mons. -[réf. du 30 août 2011], [document en ligne], disponible sur internet : http://ducassedemons.info/pedagogie/Chapitre_de_Sainte-Waudru_Mons.pdf

Liens utiles

Site de la Collégiale Sainte Waudru : http://www.waudru.be/

Site de la ville de Mons : http://www.mons.be

Site Ducasse de Mons : http://ducassedemons.info/

Site de l’Unesco : http://www.unesco.org

Site de l'Office Belge de Tourisme Wallonie Bruxelles: http://www.belgique-tourisme.fr

À écouter

El doudou, hymne officiel de la Ducasse, différentes versions sur : http://doudou.org/media/audio.htm