Patrimoine culturel immatériel

La montée en alpages à ThônesLa montée en alpages à Thônes

C'est quoi ?

T-ou k’ t’é, taĭ k’ passe îtĭë ? Répons
Qui est-ce que tu es toi, qui passe par là ? Réponds
(Traduit du patois savoyard)*

Dans l’esprit collectif, la montée aux estives ou transhumance, du latin « au-delà de la terre », a une consonance poétique avec une touche de nostalgie propre aux choses appartenants au passé, et pourtant, elle est toujours pratiquée et correspond à une nécessité économique.

La montée aux estives est le moyen le plus naturel et économique de permettre au troupeau d’échapper à la chaleur estivale de la vallée et de profiter d’une herbe grasse et abondante tout en permettant aux champs de la plaine d’être fauchés afin de pouvoir nourrir les bêtes en hiver.

Montée aux estives, 2012 © Ooh! Collective
Montée aux estives, 2012 © Ooh! Collective

Fin mai, c’est le moment d’emmontagner. Les bêtes et hommes vont au chalet de la montagne, situé à une moyenne de 1600 m d’altitude, goûter l’herbe verte et la liberté.

Les trajets des bovins sont plus courts que ceux des ovins et n’excèdent pas une journée de marche. Le départ est une fête : les troupeaux avancent de leur pas déterminé de village en village où les habitants ont préparé de petits étales de ravitaillements pour les éleveurs. À la tête du troupeau avance une vache meneuse, une ancienne qui a déjà parcouru plusieurs montées aux estives. Elle arbore une décoration végétale sur le haut de sa tête, symbolisant le renouveau printanier. Puis les vaches gravissent au son des cloches et sonnailles les sentiers les menant aux vertes prairies. La saison d’estivage a lieu de mai à octobre. Chaque troupeau a un son de cloche propre à son élevage.

Une fois dans la montagne, les troupeaux sont remis à la surveillance de l’un des éleveurs ou d’un alpagiste. Parfois, les bêtes changeront de place régulièrement, allant de plus en plus haut dans la montagne jusqu’à la mi-août, puis redescendant petit à petit. C’est la remue. Ce sont les saisons qui dictent les déplacements : les bêtes doivent suivre la neige en montant et la précéder en descendant. Mais certains éleveurs restent aux alentours d’un même chalet.

Ces montagnards solitaires se doivent d’avoir un large savoir-faire englobant aussi bien les soins quotidiens des bêtes que les soins vétérinaires, mais aussi la connaissance de la montagne, des plantes et de la fabrication du fromage.

Auparavant, tout le matériel nécessaire à la fabrication du fromage était monté dans les chalets de montagne. Le montagnard, souvent accompagné d’une ou deux personnes, préparait son fromage sur place. C’est encore le cas concernant le reblochon AOP fermier qui se fait sur le lieu de traite. Grâce aux pistes aménagées, le lait est transformé sur place dans des ateliers aux normes situés dans les alpages. Il n’y a donc pas de transport ni de refroidissement, comme dans le temps.

Pour d’autres fromages, comme le beaufort AOP, la traite mécanique et l’accès plus facile aux pâturages grâce aux pistes carrossables, permettent au lait d’être rapatrié dans des coopératives situées dans la vallée, qui assureront l’élaboration du fromage dans le respect des normes européennes.


Étal de ravitaillement © Ooh! Collective

Lors de la désalpe, des fêtes sont organisées dans les villages traversés par les troupeaux. De nombreux spectateurs assistent au défilé des vaches embellies et fortifiées. De leur côté, les éleveurs ont nettoyé et rangé les chalets de montagne, souvent avec l’aide de la famille et d’amis montés pour l’occasion. Vaches et chiens sont également lavés. Les queues sont brossées et les cloches de tous les jours sont retirées et remplacées par les cloches d’apparat qui sont accrochées aux garrots. Lors de leur passage, les villageois applaudissent et offrent un verre de vin et quelques victuailles. Le troupeau est parfois suivi du char d’alpage, qui est le symbole de la transhumance d’antan. Il servait autrefois à transporter les biens des alpagistes, ainsi que les outils nécessaires aux travaux de la période estivale. Aujourd’hui, ces biens sont transportés par camion.

Certains chalets aujourd’hui délaissés font office de gîtes pour les touristes qui empreintent l’été les sentier de transhumance, à pied, à vélo ou à cheval afin de profiter de la splendeur des lieux. En hiver, les versants pâturés offrent l’avantage aux skieurs d’avoir des risques d’avalanche moins élevés.

Dans la région, c’est le reblochon fermier qui a façonné et permis à cette agriculture empreinte de tradition de perdurer malgré la spécialisation de l'agriculture. La spécialisation a eu lieu ailleurs, lorsqu'il n'y avait pas de produit phare qui permettait de valoriser le lait et résister à la moins bonne compétitivité due au milieu naturel difficile. Dans d’autres territoires de montagne, elle a conduit à une perte de dynamisme dans les alpages au profit des fonds de vallée. Dans le cas des alpages à génisses ou à moutons, la présence humaine est moins nécessaire.

C'est le reblochon fermier qui a permis de garder les agriculteurs nombreux, les alpages dynamiques et vivants parce qu'ils ont su rester laitiers.

(*) CONSTANTIN, Aimé. Études sur le patois savoyard [en ligne] p. 10. Gallica. Disponible sur : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58189476.r=patois+savoyard+constantin.langFR> (consulté le 24/09/2012)

Ça se passe où ?

La vallée de Thônes se situe en Haute-Savoie sur le Fier.

Vallée de Thônes © Ooh! Collective
Vallée de Thônes © Ooh! Collective

C'est quand ?

Le calendrier évolue au gré des précipitations neigeuses :

  • Fin mai, début juin c’est la montée aux estives
  • Mi-octobre : descente du troupeau
  • Les vaches passent l’hiver dans les étables.

Un brin d’évasion

Les traditions pastorales et les chars à bœufs du Costa Rica

Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité 

« Le char traditionnel, ou carreta, est la forme d’artisanat la plus connue du Costa Rica. Il a été utilisé à partir du milieu du dix-neuvième siècle pour transporter le café de la vallée centrale du Costa Rica jusqu’à Puntarenas, sur la côte Pacifique, un long voyage de dix à quinze jours à travers les montagnes. Pour avancer dans la boue sans s’enliser, les chars étaient équipés de roues sans rayons, mélange de disque aztèque et de roue à rayons espagnole. Le char à bœufs était souvent le seul moyen de transport des familles et pouvait être le signe indicatif de leur statut social.

La tradition qui consiste à peindre et à décorer les chars à bœufs remonte au début du vingtième siècle. À l’origine, chaque région du Costa Rica avait son motif. Il suffisait de voir celui qui ornait les roues pour savoir d’où venait le conducteur. Vers 1915, des fleurs, des visages et même des paysages miniatures ont commencé à apparaître à côté des rosaces. Aujourd’hui encore, des concours annuels sont organisés pour récompenser les artistes les plus créatifs.

Chaque carreta a son propre « chant », un son spécifique produit par un anneau métallique qui heurte l’écrou du moyeu de la roue quand le char cahote sur la route. Quand le char est devenu un objet de fierté personnelle, sa construction a fait l’objet du plus grand soin et les meilleurs bois ont été sélectionnés pour obtenir le meilleur son possible.

Les carretas d’aujourd’hui, colorées et richement décorées, ne ressemblent plus aux véhicules rectangulaires à cadre en rotin, grossièrement taillés et recouverts de bâches en cuir brut des origines. Si, dans la plupart des régions du Costa Rica, les camions et les trains ont supplanté les chars à bœufs comme moyen de transport, les carretas restent un fort symbole du passé rural du pays. Ils figurent au premier rang des défilés et lors des fêtes religieuses et profanes.

Les chars à bœufs sont désormais un moyen de transport dépassé. La demande a ainsi considérablement baissé depuis quelques décennies. De même, le nombre d’artisans possédant les compétences nécessaires pour les fabriquer et les décorer a également diminué. »

Les traditions pastorales et les chars à bœufs du Costa Rica [en ligne]. UNESCO. Disponible sur : <http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00103> (consulté le 24/09/2012)

Un brin d'histoire

« Située au carrefour des vallées du Fier et du Nom, la ville de Thônes occupe une situation géographique privilégiée, qui depuis longtemps lui confère un rôle de centre administratif et économique.

L’agriculture représente un secteur numériquement diminué, mais son dynamisme économique demeure au prix d’une concentration des exploitations et du négoce du reblochon. L’artisanat et l’industrie sont représentés essentiellement par le travail du bois et de ses dérivés. Quant à l’activité touristique, elle a atteint un niveau élevé avec le développement progressif de l’accueil hivernal, s’ajoutant à une saison d’été fort animée. 

Troupeau pâturant en montagne © Ooh! Collective
Troupeau pâturant en montagne © Ooh! Collective

Histoire de Thônes 

Il y a 10 000 ans, les premiers occupants s’installent. Ils brûlent du pin sylvestre, chassent le bouquetin et le chamois, le sanglier et le cerf. Ils pêchent la truite et taillent le silex.
À l’époque gallo-romaine, le propriétaire romain Tincius fait percer la route reliant la vallée de Thônes à Genève par le défilé de Dingy.

L’église Saint-Maurice, emblème de la ville de Thônes est construite en 1687 afin de remplacer l’ancienne qui était dans un état désastreux. Son clocher, caractéristique de l’architecture savoyarde, ainsi que son retable sont un témoignage de l’art baroque.

La première mention connue du nom de Reblochon dans un acte de location d’alpage date de 1699.

En octobre 1792, une assemblée réunie dans l’église, approuve le rattachement de la Savoie et de Thônes à la France. En mai 1793  a lieu l’insurrection de la vallée contre le gouvernement révolutionnaire. Le combat est glorieux, mais vain et la répression est sévère.

Entre 1800 – 1900, Thônes est un petit bourg de montagne qui vit principalement de l'agriculture avec la production du reblochon. Au début du XXe siècle, l'activité manufacturière se développe (quelques tanneries, une fabrique de chapeaux, plusieurs horlogeries et de nombreuses scieries qui exploitaient le bois des riches forêts environnantes).

La ville de Thônes est titulaire de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance, pour le rôle que jouèrent ses habitants dans la Résistance.

Après la dure épreuve de la Première Guerre mondiale qui a coûté la vie à 103 jeunes Thônains, la vie reprend ses droits et le tourisme se développe encore avec une saison d'été animée par de nombreux estivants. Mais cette vie tranquille est bientôt anéantie par l'épreuve de la guerre (nombreux sont les jeunes soldats retenus prisonniers en Allemagne) et les jours terribles de février-août 44, qui précèdent et accompagnent les combats du plateau des Glières.
À la fin du conflit, la ville de Thônes accueille le général de Gaulle venu rendre hommage aux combattants de la Résistance. Trois ans plus tard c'est au tour du président de la République Vincent Auriol de venir à Thônes et à Morette où il inaugure le cimetière militaire.
À cette date, la ville de Thônes avec ses 2750 habitants, retrouve peu à peu le rythme plus régulier du temps de paix. »

Le patrimoine Thônain : Les Monuments Religieux [en ligne]. Mairie de la ville de Thônes.
Disponible sur : <http://www.mairie-thones.fr/index.php?contenu=fr%2Farticle.php%3Fdossier%3D27%26_id%3D42> (consulté le 24/09/2012)

Troupeau montant aux estives © Ooh! Collective
Troupeau montant aux estives © Ooh! Collective

Un brin de poésie

La Vache

Devant la blanche ferme où parfois vers midi
Un vieillard vient s'asseoir sur le seuil attiédi,
Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges,
Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
Écoutent les chansons du gardien du réveil,
Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,
Une vache était là tout à l'heure arrêtée.
Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
Elle avait sous le ventre un beau groupe d'enfants,
D'enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles,
Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
D'autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,
Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
Et sous leurs doigts pressant le lait par mille trous,
Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
Son beau flanc plus ombré qu'un flanc de léopard,
Distraite, regardait vaguement quelque part.

Ainsi, Nature! abri de toute créature!
Ô mère universelle! indulgente Nature!
Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
Cherchant l'ombre et le lait sous tes flancs éternels,
Nous sommes là, savants, poètes, pêle-mêle,
Pendus de toutes parts à ta forte mamelle!
Et tandis qu'affamés, avec des cris vainqueurs,
À tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,
Pour en faire plus tard notre sang et notre âme,
Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
Les feuillages, les monts, les prés verts, le ciel bleu,
Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu!

Victor Hugo, Les Voix intérieures, 1837

Petit abécédaire

L’ABONDANCE : chef-lieu de canton du nord de la Haute-Savoie, la région a donné son nom à une race de vaches appréciée pour ses qualités de montagnarde et la richesse de son lait. Acajou à tête blanche, ses yeux entourés de tâches lui donnant l’air de porter des lunettes. Bien adaptée à la montagne, la corne de son sabot est dure pour résister aux chemins caillouteux. De gabarit moyen, elle est assez musclée et a donc une  bonne vélocité pour les terrains pentus.

Jeune abondance © Ooh! Collective
Jeune abondance © Ooh! Collective

DÉMONTAGNER : transhumance descendante.

ESTIVE : pâturage de haute montagne, et séjour dans ce pâturage

FOUANNER : (en savoyard) faire les foins

LA FRUITIERE : (en savoyard) coopérative laitière

L’AMONTAGNEE : trajet menant de la ferme à l’estive

LA MONTAGNE : terme local pour désigner les alpages. Les petits alpages intermédiaires s'appelaient les montagnettes.

MONTER AUX ESTIVES : transhumance

LES PLANANS : (en savoyard) les habitants de la plaine

RE-BLOCHER : patois signifiant « pincer le pis de la vache une deuxième fois », lait de seconde traite.

LE REBLOCHON : L’origine du Reblochon remonte au XIIIe siècle. À cette époque, les fermiers de la vallée de Thônes qui louaient un alpage devaient au propriétaire une rétribution proportionnelle à la quantité de lait produite. Aussi, le jour où ce dernier venait mesurer cette production, le fermier pratiquait une traite incomplète. Dès le départ du propriétaire, on achevait de traire les vaches. Ce lait de seconde traite, très gras, était aussitôt employé à fabriquer le Reblochon.*

LA TARINE : vache originaire de Savoie. De petite taille et de couleur fauve avec ses petits sabots noirs et ses cornes en forme de lyre, elle est bien adaptée aux terrains accidentés.

* Coopérative du Reblochon de Thônes [en ligne]. Les Coopératives Laitières et Viticoles de la Savoie. Disponible sur : <http://www.savoie-fromage.com/fr/cooperative.php?coop_id=9> (consulté le 24/09/2012)

Sources 

Liens utiles

BRISEBARRE, Anne-Marie. Bergers et transhumances. Sayat : Éditions de Borée, 2007, 223 p.

LAMBERT, Dominique. Bergers et Transhumance. Magland : Neva Éditions, 2006, 103 p.

[Thônes-Val Sulens - dossier de presse]. Thônes : Office de Tourisme de Thônes Val Sulens, 2012, 16 p.

Thônes, église Saint-Maurice. [S.l] : [S.d]

Coopérative du Reblochon de Thônes [en ligne]. Les Coopératives Laitières et Viticoles de la Savoie.
Disponible sur : <http://www.savoie-fromage.com/fr/cooperative.php?coop_id=9>

(consulté le 24/09/2012)

Le patrimoine Thônain : Les Monuments Religieux [en ligne]. Mairie de la ville de Thônes.
Disponible sur : <http://www.mairie-thones.fr/index.php?contenu=fr%2Farticle.php%3Fdossier%3D27%26_id%3D42> (consulté le 24/09/2012)

Les traditions pastorales et les chars à bœufs du Costa Rica [en ligne]. UNESCO.
Disponible sur : <http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00103> (consulté le 24/09/2012)

CONSTANTIN, Aimé. Études sur le patois savoyard [en ligne] p. 10. Gallica.
Disponible sur : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58189476.r=patois+savoyard+constantin.langFR> (consulté le 24/09/2012)

Le vent des Cimes [en ligne].
Disponible sur : <http://leventdescimes.free.fr/Accueil.html> (consulté le 24/09/2012)

Poème de Victor Hugo :

HUGO, Victor. La vache [en ligne]. p. 153. Université d’Oxford.
Disponible sur : <http://books.google.fr/books?id=E54GAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false> (consulté le 24/09/2012)

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. Portail Lexical [en ligne].
Disponible sur : <http://www.cnrtl.fr/portail/> (consulté le 24/09/2012)

Liens utiles

Site de l’Office de Tourisme Thônes – Val Sulens : http://www.thones-valsulens.com/fr/index.htm

Site officiel de la mairie de Thônes : http://www.mairie-thones.fr/

Site du Groupement Agricole d’Exploitation en Commun Le vent des Cimes : http://leventdescimes.free.fr/Accueil.html

Site du Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes : http://www.cmtra.org/

Page pour l’atlas sonore n°9, Pays de Samoëns : http://www.cmtra.org/spip.php?rubrique165

À écouter :

Kinkerne (1977), CHARBONNEL, Marc, DAVID, Jean-Michel, JACQUIER, Jean-Marc, ABRIEL, Christian. Valse à deux violons, Pays de Samoëns, CMTRA, 2008