Patrimoine culturel immatériel

Les maîtres faïenciers de NeversLes maîtres faïenciers de Nevers

  • j’ai rencontré des céramistes et j’ai eu un coup de cœur !
  • C’est une passion qui se transmet avec ceux avec qui on travaille…

C'est quoi ?

C’est en 1585 qu’Augustin Conrade, originaire d'Albisola en Italie, s’installe à Nevers sous la protection et avec l’aide financière des verriers italiens appelés par le duc Louis de Gonzague. Il s’inspire de la faïence italienne, et fabrique essentiellement de la faïence toute blanche, ou décorée de motifs sommaires en bleu et jaune dits a compendiario, ainsi que de très rares pièces aux motifs bibliques ou mythologiques parfois traités sur un fond imitant les vagues, dits « fonds ondés », à la manière d’Urbino en Italie.

décor a compendiario, berger assis avec son chien
coll. part. ©J.R., décor a compendiario, berger assis avec son chien, vers 1660-1680

Les gisements d’argile et de marne (terre blanche) se trouvent sur place et le bois de la région permet de chauffer les fours. La Loire, ainsi que le canal de Briare (ouvert en 1642) permettent d’acheminer la production vers Nantes, Paris et Rouen. L’art de la faïence se développe ainsi rapidement et fait de Nevers le premier centre faïencier de France au XVIIe siècle.

On voit se développer à l’époque les camaïeux bleus et les fonds bleus décorés au blanc fixe, puis les décors d’inspiration chinoise.

La multiplication des manufactures et la concurrence faite par le développement de la porcelaine fragilisent la primauté de Nevers et l’obligent à se renouveler. Elle s’ouvre à une nouvelle clientèle et le XVIIIe siècle voit se développer la faïence bourgeoise qu’on dit « populaire » et les assiettes patronymiques. Sous la Révolution, Nevers produit de nombreuses pièces aux motifs patriotiques.

Des douze manufactures que compte la ville au XVIIIe siècle, une seule parvint à survivre aux difficultés économiques du XIXe. Aujourd’hui quatre ateliers perpétuent l’art de la faïence à Nevers et tout en préservant la tradition développent de nouveaux motifs et décors contemporains.

Matériaux et techniques de fabrication.

La terre : On utilise un mélange d’argile (terre rouge) auquel on ajoute de la marne (terre banche) dont le rôle est d’empêcher le biscuit de se fendre, et de favoriser l’adhérence de l’émail. La terre est broyée et nettoyée avant de produire un mélange homogène composé généralement de deux tiers d’argile pour un tiers de marne. Ce mélange est ensuite mis à pourrir plusieurs mois (pouvant aller jusqu’à un an) dans une cave à terre, procédé qui permet d’avoir moins de casse, de cloques ou de fentes au moment de la première cuisson (du biscuit).

La terre une fois remontée subit le battage, destiné à lui donner une bonne consistance et homogénéité.

Selon les formes des pièces à obtenir, la terre est soit tournée soit moulée.

Le tournage : Le tourneur place la terre sur le tour, donne l’impulsion du pied qui permet d’atteindre la vitesse de rotation voulue et enfin place les mains de manière à exercer diverses pressions qui font apparaître la forme désirée. La pièce est ensuite tournassée, c'est-à-dire retravaillée dans ses finitions.

procédé de tournage par un maître faïencier
©Ooh collective, procédé de tournage par un maître faïencier (Atelier Montagnon)

Le façonnage par moulage : contrairement à ce qu’on pourrait croire, le moulage n’est pas seulement réservé aux pièces asymétriques. Constituant une économie de temps et de main d’œuvre, il a toujours été beaucoup utilisé même dans la fabrication de vases ou de pichets.

Afin de préserver la qualité, les moules sont travaillés avec minutie afin d’éviter certaines particularités qui pourraient provoquer des accidents à la cuisson. Les formes sont soit moulées à la balle (on imprime des balles de plâtre dans le moule) soit à la croûte (on applique des galettes plates appelées croûtes, sur des moules pour en donner la forme). Le moule de plâtre absorbant l’humidité de la terre, provoque un détachement des parois et un rétrécissement de la pièce qui continuera durant la cuisson. Les pièces sont ensuite laissées à sécher à l’air avant d’être enfournées.

La cuisson : La faïence subit au moins deux cuissons : la première pour le biscuit, et dans le cas de la faïence de Nevers dont la spécificité est d’être une faïence de « grand feu », la seconde cuisson permet de vitrifier l’émail et les couleurs.

L’extrême chaleur permettant la fusion du sable de Nevers nécessaire à l’émail, un four aux murs épais et briques réfractaires et l’utilisation d’un bois spécifique étaient nécessaires. Une première phase de cuisson dite de petit feu (400 à 500°C) permettait l’évaporation de l’eau, puis suivait la phase de grand feu. Les portes étaient fermées et le chauffournier montait la température jusqu’à 950-1050°C en veillant à ce qu’elle soit constante et se répartisse partout dans le four. Les pièces y étaient maintenues durant plusieurs heures. La température devait ensuite décroître régulièrement.

Cuisson de la faïence
©Ooh collective, Cuisson de la faïence (Atelier Montagnon)

Les biscuits présentant des défauts sont jetés afin d’éviter des coûts inutiles.

Cette première cuisson dite de biscuit assure la combinaison des terres entre elles. Mais la pièce demeure très poreuse : l'émail lui donnera une imperméabilité parfaite.

L’émaillage :La couleur du biscuit dépend non de sa composition ou de la manufacture dont elle provient, mais des conditions de cuisson. Certains peuvent être jaune presque blanc, alors que d’autres seront brun rouge. Une même pièce peut présenter diverses teintes. Le biscuit sera donc enduit d’émail afin de masquer ses teintes. L’émail, réduit en poudre et maintenu par brassage en suspension dans l’eau, constitue le blancdans lequel les biscuits préalablement époussetés sont trempés. Tournée dans tous les sens afin d’être revêtue d’une couche homogène, la pièce est retirée, égouttée puis séchée avant d’être retouchée au besoin avec un pinceau. Les pièces destinées à la production de faïence blanche sont prêtes pour leur deuxième cuisson afin d’y subir la vitrification. Les autres partent pour l’atelier de décoration.

Les couleurs : Seules les couleurs vitrifiables peuvent être utilisées dans la technique de grand feu. Provenant d’oxydes métalliques, elles sont au nombre de 5 (plus le noir). Elles étaient préparées comme l’émail blanc auquel elles étaient parfois mélangées afin de les foncer ou les éclaircir.

  • Le bleu (oxyde de cobalt) est produit dans les mines de Bohême. C’est à la Chine que l’on doit la mode du bleu et blanc qui prédomine dans la faïence de Nevers de 1650 à 1750.
  • Le manganèse peut aller du violet clair au brun très foncé voire au noir si on ajoute du fer. Il provient de gisements locaux. Son usage se développe surtout au XVIIIe siècle.
  • Le vert est tiré du protoxyde de cuivre. On peut aussi avoir un vert plus tendre en mélangeant du bleu et du jaune.
  • Le jaune (antimonate de plomb = mélange d’antimoine et de plomb). Son maniement est dangereux. L’alun est un jaune clair, l’obscur est plus orangé du au rajout d’oxyde de fer.
  • Le rouge de grand feu à base d’oxyde de fer est difficile à obtenir, car il subit des modifications à haute température.

Afin de peindre un motif en série, les peintres s’exerçaient sur des morceaux de biscuits cassés. Le motif était d’abord dessiné sur un papier percé de trous, puis suivant les contours, il était reporté sur la pièce (par frottement) afin de guider la main du peintre. L’utilisation du pochoir s’est généralisée au XIXe siècle. Le motif est dessiné d’abord dans une couleur foncée au pinceau fin, puis l’intérieur des contours est rempli. Après la fin du XVIIIe le dessin se fait de plus en plus sommaire.

La deuxième cuisson. Lorsque les pièces sont prêtes, elles sont enfournées une deuxième fois, cuisson qui fixera les couleurs de façon définitive par vitrification à très haute température. Les pièces émaillées étaient mises dans la partie la plus chaude du four, appelée laboratoire ou enfer (la température variait entre 950 et 1050°C avec une moyenne de 980°C). Afin de protéger les pièces de la fumée et des cendres, elles étaient mises au four dans des sortes d’étuis en terre appelés cazettes. Une fois le four rempli (plusieurs milliers d’objets y étaient rangés et empilés soigneusement afin d’éviter la casse), on obstruait ses portes puis débutait la cuisson. C’est l’enfourneur qui décidait à l’œil le bon moment d’arrêter la cuisson, entre 28 et 40 heures plus tard. Le four refroidissait pendant une journée puis les portes étaient démolies, et afin d’éviter un éventuel choc thermique aux pièces il fallait encore attendre avant l’assaut.

Ça se passe où ?

Chef-lieu du département de la Nièvre, Nevers (de Novidium = nouvelle place forte) est situé au confluent de la Loire et de la Nièvre.

Palais ducal à Nevers
©Ooh collective, Palais ducal à Nevers

Un brin d’évasion

Dans la Bas-Rhin, la richesse des sols de la commune de Soufflenheim abrite les conditions idéales pour le développement de la céramique (terre, sable, bois). A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, les potiers devant faire face à une baisse de la demande des céramiques utilitaires créèrent des pièces décoratives. On vit apparaître par exemple les jardinières et les cache-pots, ainsi que des figurines d’animaux ou de nains de jardin.

Les pichets dits « cruches de mariage », « Brütkruej », étaient destinés à être offerts, comme son nom l’indique, lors de mariages ou de fiançailles. Réalisés par paire, leur fonction était plutôt décorative qu’utilitaire. Parfois appelés « pot à moka », ils ont peut être été utilisés comme cafetière, mais seulement dans de rares cas. Généralement surmontés d’un couvercle, ils sont souvent décorés d’une couronne de laurier ou d’un cœur dans lequel sont inscrites les initiales des époux et leur date de mariage. Ces décors sont généralement réalisés au barolet (outils en forme de poire permettant d’appliquer la barotine), mais certaines cruches de mariage ont un motif en relief, façonné dans de petits moules ou à la main, puis colorés et collés. Leur grande fragilité confirme qu’ils étaient destinés à être des objets de décor plus que des objets utilitaires.

Un brin d'histoire

« Le Moyen Age. Une lignée de comtes héréditaires se fixe à la fin du Xe siècle. […] Jusqu'à fin XIIIe siècle, luttes féodales et croisades rythment la vie des comtes.

En 1068, la restauration du prieuré Saint-Etienne, rattaché à l'ordre clunisien, dote la ville d'une église qui restera un modèle d'architecture romane. […] La ville prend corps en 1194 avec l'édification d'une nouvelle enceinte qui englobe la cité et le bourg Saint-Etienne. […] De 1280 à 1369, le comté appartient à la famille Flandre, ce qui pose la question du choix de la fidélité à la France ou à l'Angleterre pendant la Guerre de Cent Ans. Restée dans le camp français, Nevers est épargnée. […] A partir de 1369, le comté devient possession de la Maison de Bourgogne et rentre dans le sillage du roi de France […]

Les temps modernes. […] La tutelle royale devient plus contraignante avec une pression fiscale accrue alors que parallèlement le pouvoir municipal s'affaiblit. Le XVIe et la première moitié du XVIIe siècles sont difficiles pour Nevers surtout en raison des épidémies de peste et des problèmes d'approvisionnements qui engendrent disettes et famines. Cependant, malgré les rigueurs du temps, des ouvertures artistiques, intellectuelles et spirituelles font jour... […] De 1565 à 1601, l'action de Louis de Gonzague et d'Henriette de Clèves marque fortement la ville. Louis encourage l'installation de faïenciers italiens dans les années 1580 […] Louis et Henriette aident avec efficacité l'installation d'un imprimeur et font venir les Jésuites en 1571 afin de leur confier le collège de la ville pour y développer un enseignement humaniste. […]. Leur fils Charles puis sa fille Marie poursuivent cette politique. C'est alors que se fait pleinement sentir la marque des Gonzague qui contribuent à renforcer l'insertion de Nevers dans les grands courants intellectuels et religieux de l'époque. Cependant en 1659, le petit-fils de Charles vend le duché à Mazarin. Lorsque celui-ci acquiert le duché, Nevers est une ville en faillite. […]

La période suivante qui va du milieu du XVIIe siècle à la Révolution, sous la domination des Mancini, marque sans doute l'apogée de Nevers, en développant sa vocation commerciale. […]Nevers est alors une petite capitale régionale, prospère grâce à la faïence, cependant concurrencée par la céramique anglaise dite « faïence fine » à partir de 1786.[…]

La Révolution et le 1er Empire. A la veille de la Révolution, Nevers est une ville en crise : érosion du niveau de vie, crise démographique et surtout essoufflement de l'économie. Les épisodes de disette et de pain cher se multiplient à partir de 1786, et en 1789 les problèmes de subsistance troublent plus la ville que les idées nouvelles. Il y a bien quelques poussées de fièvres jacobines entre 1792 et 1800, renforcées par la présence de Fouché en 1793, mais il semble que Nevers reste une ville modérée à tendance suiveuse. Une autre période de trouble marque les années 1814-1815. Les espoirs suscités par l'arrivée de Napoléon Ier sont vite déçus, Nevers ne retrouve pas sa prospérité […] Le recul économique est certain, avec un affaissement du commerce du fer et surtout un effondrement de la faïence. […]

XIXe siècle. Nevers connaît à cette période des évolutions majeures : croissance démographique, transformations économiques et mutations sociologiques.

Si le début du XIXe siècle présente une période de difficultés pour la ville, celle-ci voit sa fonction administrative renforcée par son rôle de préfecture et connaît un nouvel essor à partir des années 1830. L'économie se relève, la navigation sur la Loire se développe avec les bateaux à vapeur et le trafic de marchandises connaît son apogée grâce au transport de la houille […]

[…] Après l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848, […] la répression s'abat sur la Nièvre qui est placée en état de siège. Cependant, si le coup d'état de 1851 entraîne une résistance armée dans la Nièvre, ce n'est pas le cas à Nevers et la visite de Bonaparte en 1852 y est un succès. Ce ralliement massif des Neversois s'explique par une réelle prospérité, la ville s'agrandit et s'embellit […] Le transport ferroviaire l'emporte désormais sur la marine de Loire. En outre Nevers devient un important pôle agricole pour la production charolaise en plein essor. Cependant, l'opposition républicaine relève la tête à partir de 1867 et les premières grèves touchent Nevers en 1870.

Après la chute de l'Empire, Nevers se dote de maires républicains comme Thévenard qui décide la laïcisation des écoles. Les années 1880 voient le triomphe des Républicains et surtout des radicaux-socialistes, la Nièvre sera pour longtemps acquise à cette tendance. […] La déchristianisation se poursuit […]

XXe siècle. La première guerre touche les Neversois dans leur chair tandis que la vie à l'arrière y est très dure. Les problèmes d'approvisionnement, une forte hausse du coût de la vie et des revendications salariales écrasées minent le moral des habitants. Dans l'entre-deux-guerres, malgré la crise économique des années 1930 qui entraîne la disparition de plusieurs entreprises ainsi que l'apparition du chômage, Nevers développe sa fonction commerciale symbolisée par l'essor des "Docks de Nevers". […] La seconde guerre mondiale devient concrète à Nevers dès le 17 juin 1940 avec l'arrivée des Allemands qui occupent l'Hôtel de France où est installée la Feldkommandantur. Cette occupation est très lourde militairement jusqu'en novembre 1942 […] La Résistance s'organise précocement en développant plusieurs types d'actions clandestines : passage de la ligne de démarcation, renseignement pour les Alliés, installation des maquis, sabotage... […] Nevers est libérée en septembre 1944. […]

Dans un premier temps, Nevers se remet des épreuves de la guerre, reconstruit sa cathédrale et ses quartiers sinistrés. […] Mais bientôt, elle connaît une phase d'expansion assez remarquable. […] En trente ans l'agglomération gagne 17 000 habitants et son équipement progresse : écoles, collèges et lycées, stades, piscines et une Maison de la Culture en 1971. Cependant cette expansion reste limitée et fragile. A partir de 1974 la crise économique provoque une stagnation puis une régression de nombre des emplois industriels. […] Au plan politique, les élections législatives de 1946 envoient un nouveau député à la chambre, François Mitterrand, réélu en 1951 et 1956. En 1964 il est président du Conseil Général de la Nièvre. […] Après la victoire de François Mitterrand en 1981, une période nouvelle s'ouvre pour Nevers et la Nièvre qui ont joué leur rôle en préservant les chances du nouveau président pendant sa traversée du désert. Les années 1980 sont ensuite marqués par l'arrivée de Pierre Bérégovoy, élu maire de Nevers en 1983, qui entreprend de grands travaux amenés à changer le visage de la cité ducale. »

Un brin de poésie

Sur les yeux de Madame la Princesse  Anne (extrait)
Adam Billaut, Ouvrier Poète de Nevers (XVII).

Quand le calme à vaincu la force de l’orage,
Que les flots de la mer ont cessé leur courroux,
Ayant vu ces beaux yeux, peux-tu voir ton visage
Dans ce miroir flottant et n’être pas jaloux ?
Cet émail animé dont tu fais la peinture,
Ces fleurs dont ton amour caresse la nature,
Penses-tu que ce soit un miracle important,
Pour le faire estimer unique dans la gloire,
Et que dans l’épaisseur d’une nuit la plus noire,
Les yeux d’Amarillis n’en puissent faire autant.

Leur puissance occupée à de plus grandes choses
N’aspire qu’à gagner la liberté des rois,
Et tandis que tu fais la naissance des roses
Elle imprime en leurs cœurs l’empire de ses lois.
Encore cet émail que tu nous fais paraître
Dans quelque vif éclat que tu le fasses naître,
Ce qu’il est au matin, le soir il ne l’est pas,
Sa naissance et sa mort dérivent de ta flâme ;
Mais l’amour que ses yeux ont gravé dans une âme,
Plus le temps le poursuit moins il craint le trépas.

Ne m’accorde-tu pas que leur flâme invincible
Augmente de l’amour les orgueilleux attraits,
Et qu’à moins que d’avoir la nature insensible,
On ne peut éviter la force de leurs traits ;
Qu’un seul de leurs regards a le pouvoir de rendre
Un amant tout en feux, […]

soulier de faïence
©Ooh collective, soulier de faïence (Palais ducal)

Petit abécédaire

Argile : terre rouge qui contient toujours beaucoup de silice et d’alumine avec plus ou moins de fer qui lui donne après cuisson une couleur pouvant aller du brun rouge au jaune pâle.

Assaut : terme utilisé pour désigner l’action de défourner les pièces.

Atelier Montagnon : « En 1875, Antoine Montagnon rachète la Manufacture du Bout du Monde existant depuis 1648 Il relance la production artistique dans la dernière survivante des anciennes manufactures. Il participe ainsi aux grandes expositions de 1878 et 1889, ce qui lui vaut le titre de "Rénovateur de la Faïence à Nevers". Depuis, quatre générations se sont transmises leur savoir-faire et leurs secrets de fabrication, perpétuant ainsi l'art de la faïence à NEVERS. […] C’est au XIXe siècle qu'apparaît au dos de certaines pièces la signature au nœud vert appliquée pour la première fois par François-Henry Signoret, maître faïencier de la manufacture du Bout du Monde entre 1863 et 1875. Ce « rébus » est encore repris de nos jours comme la marque d'une production toujours active. »

Barolet : outil de décoration pour pose de filets de barbotine en relief. Il est très utilisé pour l'ornementation de la poterie populaire et pour la réalisation des cloisonnés.

Battage : après son long passage en cave, la terre subit le battage, destiné à lui donner une bonne consistance et homogénéité.

Biscuit : céramique cuite à haute température, également appelée dégourdi.

Email : composition vitrifiée opaque qui recouvre les céramiques.

Faïence : Poterie de terre émaillée.

Marne (de la) : terre blanche associée à l’argile, dont le rôle est d’empêcher le biscuit de se fendre, et de favoriser l’adhérence de l’émail.

Moulage à la croûte : technique de moulage par application de galettes plates (appelées croûtes) fabriquées à l’aide de rouleaux, sur des moules pour qu’elles en épousent la forme.

Tournassage : après avoir été formée sur le tour, la pièce était souvent reprise afin d’être terminée à l’aide d’outils coupants dans le cas par exemple de pièces constituées de plusieurs parties à assembler.

Trempage : procédé d’émaillage qui consiste à plonger une pièce dans un bain d’émail.

Vitrification : opération physique et chimique, par laquelle, à température élevée, les particules minuscules se fondent en particules plus grandes, et qui s’accompagne d’une perte totale ou partielle de porosité.

Sources

ROSEN, Jean. - La faïence de Nevers 1585-1900 : Tome 1 Histoires et techniques. - Editions Faton, 2009, 239 p.

ROSEN, Jean. - La faïence de Nevers 1585-1900 : Tome 2 L’Age d’or du XVIIe siècle. - Editions Faton, 2009, 399 p.

DECKER, Emile / HAEGEL, Olivier / MAIRE, Jean et al. - La céramique de Soufflenheim : Cent cinquante ans de production en Alsace 1800-1950, Service régional de l’Inventaire, Direction régional des affaires culturelles d’Alsace [Hors-série], Lieux dits Ed., déc. 2003, 112 p.

Liens utiles

Site de la ville de Nevers : http://www.nevers.fr/

Site de l’Office du tourisme de Nevers : http://www.nevers-tourisme.com/

Site de la Faïencerie Montagnon : http://www.faience-montagnon.fr

Site professionnel sur la céramique : http://ud.ceram.pagesperso-orange.fr/

Site des Editions Faton : http://www.faton.fr/

Site de Daniel et Eric Raillard : http://musiquedumorvan.free.fr/index.php

Site d’Eric Raillard : http://eric.raillard.free.fr/

A écouter

Daniel et Eric Raillard, Suite de deux mazurkas

Jacques Luti : Musique du Morvan, 2003.