Patrimoine culturel immatériel

Le savoir-faire des faïenciers de QuimperLe savoir-faire des faïenciers de Quimper

  • « J’ai toujours eu envie de faire un métier manuel, je me suis tournée vers l’école de Céramique de Vierzon »
  • « Petit à petit on m’a poussé, j’ai été meilleur ouvrier de France à 26 ans »
  • « La passation se fera naturellement »

C'est quoi ?

Histoire de la faïencerie de Quimper

C'est en 1690 que le maître faïencier Jean-Baptiste Bousquet quitte le Var pour s'installer à Locmaria et marque ainsi le début de l'histoire de la faïencerie quimpéroise. La région offre effectivement de grands avantages : argile en abondance, rivière navigable, grand bois pour alimenter les fours et une main-d'oeuvre bon marché. Son fils reprend le flambeau, puis Pierre Bellevaux, un nivernais et enfin Pierre Clément Caussy de Rouen qui apporte la décoration polychrome très à la mode au XVIIIe siècle.

©Bernard Galéron pour Henriot-Quimper
©Bernard Galéron pour Henriot-Quimper

Face à la Révolution, la production d’objets luxueux n’est plus favorable et on voit surgir la fabrication d’objets usuels. La production de grès s’intensifie. Les motifs très simples sont peints directement au doigt.

En 1872, le peintre et photographe Alfred Beau révolutionne l’art du décor de la faïence en y réalisant de véritables tableaux. Il développe également des décors botaniques et animaliers et se trouve très certainement à la naissance des scènes de genre bretonnes toujours très prisées aujourd’hui, sur lesquelles on peut admirer des personnages aux costumes traditionnels.

Au début du XXe siècle, les manufactures quimpéroises font appel à de nombreux artistes afin de se renouveler et de produire de nouvelles oeuvres. Cependant, la thématique bretonne représente toujours l’essentiel de leur succès.

Fort d’une passion et d’une connaissance longue de trois siècles d’expériences, la faïencerie de Quimper enrichie par de nombreux artistes, se dirige vers de nouveaux horizons comme le bijou, la décoration ou les objets d’art en série limitée.

« Les étapes de la fabrication
  • Création du moule
    Élaboration d'une « mère » à partir d'un modèle, puis réalisation du moule de fabrication à partir de cette « mère ».
  • Préparation de la terre
    La pâte est conditionnée sous forme de boudin dont le diamètre sera adapté en fonction de la pièce à réaliser. Ce boudin sera ensuite découpé en fines galettes, afin de s'adapter sur le moule et le calibre.
  • Calibrage
    La galette de pâte est lissée sur le moule, tandis que le calibre façonne la partie extérieure.
  • Pressage
    La pâte est introduite entre les deux parties du moule (une mâle et une femelle) et comprimée sous une pression de 20 tonnes.
  • Coulage
    Les pièces complexes sont fabriquées à partir du moule dans lequel la pâte est introduite sous forme liquide. Par capillarité, le moule va absorber une partie de l'eau et l'argile va se déposer le long des parois, formant le cake.
  • Finissage
    Après le façonnage, les pièces sont ébarbées et épongées, afin d'enlever les aspérités.
  • Cuisson du biscuit
    Une fois séchées, les pièces sont cuites à 1040°C pendant 8 heures.
  • Émaillage
    Avant d'être décorées, les pièces sont introduites manuellement dans un mélange d'eau et de verre qui permet de vitrifier la pièce pendant la 2e cuisson.
  • Décoration
    Toutes nos pièces sont décorées à la main, dans le respect de la touche traditionnelle de Quimper.

©Ooh collective, Décoration
©Ooh collective

  • 2e cuisson
    Les pièces sont cuites à 940°C afin de les vitrifier.
  • Contrôle
    Toutes nos pièces sont minutieusement contrôlées les unes après les autres à la sortie des fours. »

Faïencerie HB Henriot. -Les différentes étapes de fabrication. -[réf. du 26 août 2011], [en ligne], disponible sur internet : http://www.hb-henriot.com/fr/savoir/index.php#

Ça se passe où ?

Capitale de la Cornouaille, Quimper est le chef-lieu du Finistère.

Un brin d’évasion

La poterie berbère

La poterie berbère est un art authentique exclusivement pratiqué par les femmes des sociétés rurales. Elle s’étend du Maroc à la Tunisie et au nord de l’Algérie. C’est en Kabylie qu’on trouve les décors et les formes les plus élaborés.

Généralement conçus pour les besoins quotidiens du foyer, ces objets modelés aux formes arrondies et au décor peint se rapprochent de certaines pièces du néolithique. Découvertes au moment de la colonisation il y a 130 ans, les origines de la poterie berbère remontent très loin. La fragilité des pièces n’a pas permis une longue sauvegarde, et on ne trouve pas de pièces très anciennes. Nonobstant, ses techniques de fabrication en font un art archaïque, et malgré l’influence méditerranéenne et africaine qu’on peut y déceler, il reste difficile de tracer son parcours.

Certains symboles de décoration ont traversé les âges, inchangés. Les motifs souvent géométriques et les couleurs sont porteurs de symboles aux significations ancestrales. Richesse de la culture berbère, ces objets sont non seulement utilitaires, décoratifs, mais également identitaires, chaque village ayant ses propres symboles.

Pour les femmes berbères, la poterie est une tâche ménagère. Les pièces conçues sont utilisées dans leur foyer et ne sont vendues qu’en cas de réel besoin.

Un brin d'histoire

Histoire de Quimper

©Ooh collective, vue sur Quimper
©Ooh collective

« Tout au long de son histoire, Quimper a été à la fois un abri et un lieu de passage. Au fond d'une ria d'une vingtaine de kilomètres, un site vallonné entouré de collines abrite dès l'époque gauloise différents lieux de peuplement sur les hauteurs. La conquête romaine fait de Locmaria au bord de l'Odet et à proximité d'un gué, un lieu urbanisé où s'organise un port.

Les Bretons christianisés, après l'effondrement du monde romain, privilégient un autre centre urbain en amont au niveau du confluent (Kemper : confluent en breton). La puissance du comte de Cornouaille et la naissance du siège épiscopal (sans doute vers le IXe siècle) tout en renforçant le rôle de la ville, déterminent une véritable partition du sol entre pouvoir laïque et pouvoir religieux : une ville épiscopale et, sur l'autre rive du Steïr, un faubourg organisé autour d'une place dépendant du duc de Bretagne (la terre au Duc). Sous la même dépendance ducale à Locmaria, une abbaye bénédictine regroupe autour d'elle une petite urbanisation.

La construction de la cathédrale structure la ville au croisement de deux axes de circulation où se rencontrent toutes les activités.

Le XVIe siècle et le rattachement de la Bretagne à la France vont après les guerres de religion modifier cet équilibre urbain. La mise en place de l'administration royale, notamment l'installation du présidial dans la terre au Duc, cherche à concurrencer et à limiter le pouvoir des évêques. Au XVIIe siècle, les ordres religieux liés à la Contre-réforme s'installent eux aussi sur la terre au Duc. À Locmaria, la reconstruction du prieuré va de pair avec le développement des manufactures de faïence (1690).

À partir de la Révolution, Locmaria est rattaché à la commune de Quimper. Le développement du port favorise l'aménagement des quais tandis que le choix de la ville comme chef-lieu du département puis comme préfecture inaugure un siècle de constructions et d'aménagements. La préfecture (1802) et le tribunal (1829) s'établissent à l'extérieur du rempart, le long de l'Odet qui devient l'axe de développement de la ville. À l'intérieur de la vieille ville, mairie (1831) et halles (1843) sont à l'origine de vastes opérations d'urbanisme.
L'arrivée du chemin de fer en 1864 entraîne le prolongement du quai le long du rempart sud. Dans le même temps, les premières implantations industrielles alliées aux lotissements ouvriers au cap Horn en face de Locmaria accentuent le développement de la ville vers l'ouest le long de la rivière.

©Ooh collective, Quimper
©Ooh collective, Quimper

En 1960, la ville se dote de moyens pour son expansion en s'associant aux communes voisines de Ergué-Armel, Kerfeunteun et Penhars. Le grand Quimper passe alors de 20.000 à 60.000 habitants.

Le port du Corniguel, la Zac de Creach Gwen se développent vers l'ouest, tandis que la route à quatre voies Nantes-Brest suscite une nouvelle extension vers le nord avec la cité administrative de Ty Nay et la zone commerciale de Gourvilly. Les projets actuels tendent à relier tous ces pôles entre eux sans perturber l'équilibre du centre ancien. »

Ville de Quimper. -L’histoire de Quimper. -[réf. du 26 août 2011], [en linge], disponible sur internet :http://www.mairie-quimper.fr/40010299/0/fiche___pagelibre/&RH=DECOUVQUIMP&RF=DECOUVHISTOIRE

Un brin de poésie

QUIMPER

Ce qui me charme en toi, Quimper de Cornouailles,
C'est qu'une âme rustique imprègne ta cité,
Que les champs sont chez eux au cœur de tes murailles
Et que, né paysan, ton peuple l'est resté.

Tes rivières te font un collier de sonnailles
Et dans leurs reflets verts mirent le quai planté
Dont tes Nausicaas, blondes du blond des pailles,
Aspergent le granit d'eau vive et de gaîté.

Le soir, à l'heure intime et bleue où les toits fument,
Quand se tait l'angélus aux clochers qui s'embrument,
Un grêle biniou chevrote un air léger ;

Et, sur le bord de l'ombre où se dissout la ville,
Le Mont Frugi s'accoude ainsi qu'un vieux berger
Qui rêve sous la lune à quelque jeune idylle.

Anatole LE BRAZ (1859 – 1926)

Petit abécédaire

BEAU, Alfred (1829-1907) : peintre, photographe et directeur de la faïencerie Porquier-Beau, il réalise des tableaux sur faïence en imitant la peinture sur chevalet.

BISCUIT : Poterie poreuse après la première cuisson et avant l'émaillage et la décoration.

BOUSQUET, Jean-Baptiste : maître faïencier, il fonde la première entreprise de faïencerie de Quimper en 1690.

CAKE (Le) : nom donné à l’argile qui se dépose le long des parois, après absorption d’une partie de l’eau par le moule.

CALIBRE (Le) : Il façonne la partie extérieure de la galette de pâte tandis qu’elle est lissée sur le moule.

COULAGE (Le) : étape de fabrication durant laquelle on introduit la pâte sous forme liquide dans le moule.

ÉBARBER : action de retirer les aspérités de la pièce au sortir du moule.

MOULE (Le) : réalisation du moule de fabrication à partir d’une « mère » elle-même élaborée à partir d’un modèle.

PRESSAGE (Le) : La pâte est introduite entre les deux parties du moule (une mâle et une femelle) et comprimée sous une pression de 20 tonnes.

©Ooh collective, Pressage
©Ooh collective

Sources

LE STUM; Philippe (sous la dir.). -Le musée départemental breton. -Quimper, musée départemental breton, 2007, 96 p.

DESHAYES, Albert. -Dictionnaire étymologique du breton. -Editions du Chasse-Marée, 2003, 765 p.

Faïencerie HB Henriot. -Faïenceries de Quimper HB-Henriot : plus de trois siècles d’histoire, de passion et de savoir-faire. -[réf. du 26 août 2011], [document en ligne], 1 p., disponible sur internet: http://www.hb-henriot.com/W/upload/File/Historique(2).pdf

Musée du quai Branly. -ideqqi : Arts de femmes berbères. -[réf du 26 août 2011], [document en ligne], 15 p., disponible sur internet : http://www.quaibranly.fr/uploads/media/DP_Ideqqi_210507_01.pdf

SAHEB, Zohra. -Poterie kabyle. -[réf. du 26 août 2011], [en ligne], disponible sur internet: http://poterie-kabyle.com/index2.html

Liens utiles

Site de Quimper Communauté : www.quimper-communaute.fr

Site de la Faïencerie HB-Henriot : www.hb-henriot.com

Site du musée de la Faïence de Quimper : www.musee-faience-quimper.com

Site du musée Départemental Breton : www.museedepartementalbreton.fr

Site du musée des beaux-arts de Quimper : www.mbaq.fr

Site myspace de Dzouga ! www.myspace.com/dzouga

Site de l’Association d’Etude, de Promotion et d’Enseignement des Musiques traditionnelles des pays de France : http://aepem.com/

À écouter

DUPRÉ, Laurence / WELY, Olivier, Mazurka à Rivet, Fatcha peta lou peis : Dzouga! Violons des Monts d'Auvergne, AEPEM, 2007