La fête de Notre Dame de Fatima
C'est quoi ?
" Dans les périls, les angoisses, les doutes, pense a Marie, invoque Marie. Que son nom ne s'éloigne jamais de tes lèvres, qu'il ne s'éloigne pas de ton cœur"
Saint Bernard
« Depuis 1917, les catholiques portugais ont fait leur la démarche des apparitions de Fatima. Dans pratiquement toutes les églises du Portugal on trouve une statue de Notre-Dame de Fatima. L’attachement du pape Jean-Paul II qui s’est rendu trois fois sur le lieu des apparitions a beaucoup fait pour renouveler l’image de Notre-Dame de Fatima dont le message est une invitation à aller au cœur de l’Évangile, par la conversion, la prière et la communion avec les autres. »
Loca do Cabeço © Archives du Sanctuaire de Fatima - Portugal
MARIN, Pierre, Notre-Dame de Fatima, Marie Médiatrice. Paris : Sanctuaire Notre-Dame de Fatima, 2001, p.24
Marie Médiatrice, Notre Dame de Fatima
1944, Paris est menacée de destruction par l’armée allemande. C’est alors que le cardinal Suhard fait un vœu : si la Vierge Marie protège Paris, il promet de lui bâtir un sanctuaire. C’est ainsi que Marie-Médiatrice, auquel on ajoutera plus tard le nom de Notre-Dame de Fatima vit le jour. La première pierre de sa fondation fut posée en 1950. Cette église votive aurait dû être entourée d’habitations qui ne furent jamais construites et l’église, isolée, se retrouva fermée depuis les années soixante-dix jusqu’à ce que la construction de l’hôpital Robert-Debré lui redonne finalement vie, après l’avoir d’abord menacée de destruction. C’est à ce moment qu’elle fut confiée par le cardinal Lustiger à la communauté portugaise de Paris, érigeant en elle le sanctuaire de Notre-Dame de Fatima.
Marie-Médiatrice, Notre-Dame de Fatima ou encore Notre-Dame de la Paix, de par ses noms, l’église est un symbole fort de paix et d’amour..
Ce sanctuaire dédié à Marie Médiatrice — celle qui intercède devant Dieu le message des hommes — porte le nom de Fatima, lieu de pèlerinage important au Portugal. Elle accueille en son sein tout particulièrement la communauté catholique portugaise de la région parisienne, mais plus largement les fidèles d’ici ou d’ailleurs créant ainsi un lien entre les communautés françaises et immigrées. Elle est également appelée Notre-Dame de la Paix, car l’église basse est « un mémorial des victimes de la guerre en particulier de ceux qui n’ont pas reçu de sépulcres ».
En lien avec Fatima, devenu un important lieu de pèlerinage suite aux six apparitions de la Vierge aux jeunes bergers sous le nom de Notre-Dame du Rosaire de Fatima en 1917, le sanctuaire de la butte de Belleville célèbre la Vierge sous la forme de pèlerinages et de nuits de prières tous les 12 du mois entre mai et octobre et les matins des 13 mai et octobre (dates des 6 apparitions de la Vierge aux jeunes bergers). Le pèlerinage s’achève par une procession aux flambeaux autour de l’église le soir des 12.
Notre-Dame de Fatima au Portugal
Fatima est le nom de la fille du prophète. Vénérée par les musulmans, elle est appelée « La Vierge » par les chiites et adorée également par les sunnites bien qu’ils ne lui confèrent aucun caractère divin.
Cependant, Fatima était ici un petit village du Portugal, devenu une ville et un lieu important de pèlerinage sur lequel a été érigée le sanctuaire de Notre-Dame de Fatima suite aux nombreuses apparitions de la Vierge il y a près d’un siècle.
« Le 13 mai 1917, trois enfants faisaient paître un petit troupeau à la Cova da Iria, paroisse de Fatima [...]. Ils s’appelaient Lucie de Jésus, 10 ans, François et Jacinthe Marto, ses cousins de 9 et 7 ans.
Les trois voyants : Lucia dos Santos, Francisco et Jacinta Marto, © Archives du Sanctuaire de Fatima - Portugal
Vers midi, après avoir récité le rosaire, comme habituellement, ils faisaient passer le temps en construisant une petite maison en pierres sèches, à l’endroit où se trouve aujourd’hui la Basilique. Soudain, ils ont vu une lumière très brillante ; pensant que c’était un éclair, ils ont décidé de partir, mais plus bas, un autre éclair illumine l’espace et ils ont vu sur un petit chêne vert (où se trouve maintenant la Chapelle des Apparitions), une « Dame plus brillante que le soleil », avec un chapelet blanc qui pendait de ses mains. La Dame a dit aux trois petits pastoureaux qu’il était nécessaire de beaucoup prier et les a invités à revenir encore à la Cova da Iria pendant cinq mois consécutifs, le 13 et à la même heure.
Les enfants firent ainsi, et les 13 juin, juillet, août, septembre et octobre, la Dame leur est de nouveau apparue et leur a parlé. [...] Lors de la dernière apparition, le 13 octobre, étaient présentes environ 70.000 personnes, la Dame leur a dit qu’Elle était la « Dame du Rosaire » et leur a demandé de faire construire à cet endroit une chapelle en Son honneur.
[...] Depuis 1917, des milliers et des milliers de pèlerins venus du monde entier, n’ont pas cessé d’aller à la Cova da Iria, d’abord les 12 et 13 de chaque mois, ensuite pendant les mois de vacances d’été et d’hiver et maintenant de plus en plus pendant les fins de semaine et quotidiennement, leur nombre étant chiffré à cinq millions par an. »
Procession aux flambeaux, © Archives du Sanctuaire de Fatima - Portugal
Santuário de Fátima. Histoire des Apparitions [en ligne].
Disponible sur : <http://www.santuario-fatima.pt/portal/index.php?id=1126> (consulté le 22 juin 2012).
Ça se passe où ?
Ça se passe sur la butte de Belleville (Porte des Lilas), dans le 19e arrondissement de Paris
C'est quand ?
Dans les nuits du 12 au 13, de mai à octobre, et lors de la nuit du Nouvel An, des nuits de prière sont réalisées, avec la participation des communautés française et portugaise, mais aussi d'autres fidèles de nationalités diverses.
Un brin d’évasion
Notre-Dame de Guadalupe
Chapelle de Notre-Dame de Guadalupe, © Cathédrale Notre Dame de Paris
Tous les ans, le 12 décembre, en la Fête de Notre-Dame de Guadalupe, une messe est célébrée dans la chapelle de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour faire mémoire de l’apparition de la Vierge à Saint Juan Diego Cuauhtlatoatzin, en 1531 au Mexique, rassemblant de nombreux membres de la communauté latino-américaine.
« Saint Juan Diego Cuauhtlatoatzin, que Jean-Paul II canonisa le 31 juillet 2002 dans le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, est un indios né en 1474, dont le nom signifie aigle qui parle.
Il était d’humbles origines, mais non esclave. Il possédait un terrain sur lequel il habitait, et fabriquait des couvertures qu’il vendait.
À la suite de la prédication faite aux indios par Frère Toribio de Benavente, entre 1534 et 1525, Cuauhtlatoatzin se convertit au christianisme avec sa femme. Ils reçurent les noms de Juan Diego et María Lucia, et lorsque celle-ci mourut en 1529, Juan Diego se déplaça de Tolpetlac à Tenochtitlán, avec son oncle Juan Bernardino, à 14 km de l’église de Tlatilolco.
Le 9 décembre 1531, au cours d’une marche, alors qu’il traversait bois et villages pour regagner sa maison de Tenochtitlán, la Vierge lui apparut pour la première fois, en un lieu depuis appelé Capilla del Cerrito, lui parlant dans sa langue, le náhuatl. Marie lui demanda d’y bâtir un sanctuaire en son honneur, afin qu’elle puisse offrir amour, aide et compassion aux habitants du lieu. Sur ordre de la Vierge, Juan Diego avertit son évêque qui demanda une preuve pour le croire.
Trois jours plus tard, la Vierge apparut à nouveau à Juan Diego pour lui dire de monter au sommet du Tepeyac, où il devait trouver des roses de Castille à porter à l’évêque, alors qu’elles ne fleurissaient pas à cette saison. Lorsqu’il remit ces fleurs au prélat, une image de Marie apparut miraculeusement sur le manteau dans lequel il avait recueilli les roses. C’est cette image que l’on vénère depuis presque 500 ans dans le sanctuaire de la Guadalupe.
Juan Diego mourut en 1548, à 74 ans, devenant l’un des sujets de la dévotion populaire latino-américaine. En 1737, Notre-Dame de Guadalupe fut proclamée Patronne du Mexique, et en 1910 des Amériques, et en 1935 enfin, des Philippines. Jean-Paul II a élevé le bienheureux Juan Diego a la gloire des autels en 1990.
Le sanctuaire actuel de Notre-Dame de Guadalupe (qui a vaincu le serpent) se trouve à 15 km du centre de Mexico, face à l’ancien, utilisé jusqu’au milieu du XX siècle. Lorsque cet édifice devint un danger pour les fidèles, la Conférence épiscopale mexicaine décida la construction d’une nouvelle Basilique, dont la première pierre fut posée le 12 décembre 1974. L’oeuvre fut inaugurée deux ans plus tard.
Notre-Dame de Guadalupe est maintenant le sanctuaire marial le plus grand et le plus visité du monde (20 millions de pèlerins l’an). Extérieurement il ressemble à une tente circulaire dans le désert, en mémoire du tabernacle dressé par Moïse au pied du Sinaï. Il est recouvert de cuivre dont le vert rappelle le manteau de la Vierge de Guadalupe. Le pilier central, qui est recouvert de cèdre doré, conserve le manteau de Juan Diego et l’image de Marie. »
Cathédrale Notre-Dame de Paris. Messe de Notre-Dame de Guadalupe [en ligne].
Disponible sur : <http://www.notredamedeparis.fr/spip.php?article502> (consulté le 22 juin 2012).
Un brin d'histoire
Histoire de Notre Dame de Fatima-Marie Médiatrice
Sanctuaire Notre-Dame de Fatima,Marie Médiatrice © Ooh! Collective
« [...] Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Parisiens avaient peur que la ville ne soit détruite par les bombardements. Le Cardinal Suhard avait fait le vœu que si Paris était épargné, il ferait construire une grande basilique dédiée à la Vierge Marie - qui soit en quelque sorte le pendant du Sacré-Cœur. À la fin de la guerre, comme Paris avait été épargné, le Cardinal Suhard voulut que son vœu fût accompli. [...]
Or, une fois l'église élevée, s'est passé un événement tout à fait imprévu. En effet, tout ce quartier devait être peuplé par des habitations destinées spécialement aux ouvriers, aux gens de revenus modestes. Mais, on a construit le boulevard périphérique, si bien que cette église s'est trouvée isolée, entre deux voies à grande circulation, dans un terrain vide. Alors, a commencé une période difficile. [...] En raison de l'absence de population, la décision douloureuse a été prise de fermer ce lieu de culte. Il en est d'une église fermée comme d'une maison inhabitée. Des gamins sont venus pour s'amuser, des rôdeurs pour chaparder ; brisant les portes, ils ont fait n'importe quoi dans l'église au point que, pour protéger l'édifice, il a fallu obturer tous les orifices avec des parpaings. L'église s'est donc retrouvée complètement murée et on se demandait si un jour elle pourrait servir et à quoi !
En 1981, à peine nommé archevêque de Paris, j'ai été informé par les autorités de la Ville et de l'État qu'autour de cette église allait être construit le plus grand hôpital pour enfants de toute la région parisienne et probablement de toute la France. [...] À ce moment, j'ai pensé que ce projet était providentiel et offrait une chance pour que cette église retrouve son utilité, prenne une nouvelle signification, en raison de sa situation dans le paysage parisien. [...]
Ceci dit, une question primordiale se posait : quels fidèles donneraient vie à ce sanctuaire ?
Un concours de circonstances, providentielles à mes yeux, nous a conduits jusqu'à ce jour. Quelques années après l'annonce du projet de construction de l'hôpital Robert Debré, j'ai été invité, en 1984, par les évêques du Portugal au pèlerinage des Migrants, à Fatima, le 15 août. Ce voyage avait été organisé avec les prêtres chargés de la pastorale des migrants portugais. Le Père Géraldès me servait de guide ; il m'a présenté à Mgr l'Archevêque et aux différents évêques rencontrés alors. À Fatima, en suivant le pèlerinage des Migrants, j'ai saisi que l'église de la Cité universitaire était trop petite. J'avais gardé dans l'esprit le volume de l'église Marie-Médiatrice, visitée pourtant de nuit. Entrant dans la basilique de Fatima, j'ai fait le rapprochement des deux sanctuaires : une grande nef, un peu semblable. Je me suis dit : Il faut proposer cette église aux "Portugais français" (pardonnez-moi cette expression !) pour qu'ils remplissent la mission qui s'impose désormais ici à notre Église de Paris. »
Jean-Marie Lustiger
Nuit de prière en l'honneur de Notre Dame de Fatima © Ooh! Collective
Sanctuaire Notre-Dame de Fatima Marie Médiatrice. Histoires et Missions [en ligne].
Disponible sur : <http://www.sanctuaire-fatima.com/fr/histoires_missions.html> (consulté le 22 juin 2012).
Un brin de poésie
Petit abécédaire
ADIEU À MARIE : En signe d’adieu, les fidèles secouent leur mouchoir lors du passage de la statue de la Vierge. Cette procession clôture les deux jours de célébrations.
FATIMA : vénérée par les musulmans, Fatima est la fille du prophète Mahomet et de sa première femme Khadija (La Mecque vers 616-Médine 633). Ses fils Hassan et Hussein sont les seuls descendants mâles de Mahomet.
FÁTIMA : petite ville du Portugal et lieu de pèlerinage depuis 1917.
LUCIE / LUCIA DOS SANTOS : jeune fille à laquelle la Vierge Marie est apparue en 1917 sous le nom de Notre-Dame de Fatima. Lúcia dos Santos prit plus tard le nom de sœur Lucie. Elle rédigea les trois secrets de Fatima qui lui furent révélés le 13 juillet 1917.
MARIE MÉDIATRICE : Dans l’Évangile de Saint-Jean, Marie se voit confier l’humanité entière : Jésus dit à sa mère : « Femme voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». (19,25-27)
Elle devient ainsi l’intermédiaire, la médiatrice entre ses nouveaux enfants et son fils.
Durant les noces de Cana, Marie rapporte à Jésus « ils n’ont plus de vin » et aux servants « tout ce qu’il vous dira faites-le » (2, 1-12). Et Jésus changea l’eau en vin. Ici encore elle joue un rôle d’intermédiaire entre Jésus et l’homme.
MESSAGE DE FATIMA : son message est une invitation à aller au cœur de l’Évangile, par la conversion, la prière et la communion avec les autres.
SÃO JOSÉ : Saint Joseph
SECRETS DE FATIMA : sous ce nom sont regroupées les trois parties du message délivré par la Vierge lors de ses apparitions à Lucie sous le nom de Notre-Dame de Fatima. La première partie est une vision de l’enfer, la deuxième, concernant la Russie, est un enseignement permettant de sauver les âmes et obtenir la paix. La troisième révélation est un message allégorique révélé seulement en 2000 par Jean-Paul II.
VOYANT : Dans la religion, le terme de voyant est un synonyme de témoin d’un événement ou sujet d’une révélation particulière. Sœur Lucie était appelée « voyante ».
Sources
Sanctuaire Notre-Dame de Fatima Marie Médiatrice. Notre-Dame Marie-Médiatrice De Toutes Grâces [en ligne].
Disponible sur : <http://www.sanctuaire-fatima.com/fr/eglise.html> (consulté le 22 juin 2012).
Sanctuaire de Fátima au Portugal [en ligne].
Disponible sur : <http://www.santuario-fatima.pt/> (consulté le 22 juin 2012).
Notre-Dame de Fatima [en ligne].
Disponible sur : <http://www.fatima.be/> (consulté le 22 juin 2012).
Vatican. Le message de Fatima [en ligne].
Disponible sur : <http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20000626_message-fatima_fr.html> (consulté le 22 juin 2012).
Cathédrale Notre-Dame de Paris. Messe de Notre-Dame de Guadalupe [en ligne].
Disponible sur : <http://www.notredamedeparis.fr/spip.php?article502> (consulté le 22 juin 2012).
FELICI, Icilio, Fatima. Étampes : Éditions Clovis, 2000, 172 p.
MARIN, Pierre, Notre-Dame de Fatima, Marie Médiatrice. Paris : Sanctuaire Notre-Dame de Fatima, 2001, p.24
Le réseau Martial Européen. Lourdes : NDL Éditions, 2006.
Sœur Marie Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé. Comment je vous le message à travers le temps et les événements. Fátima : Carmel de Coimbra, 2006, 63 p.
DUFOUR, Jean-Paul. Je suis avec vous tous les jours : petit recueil de prières. Paris : Pierre Téqui Éditeur, 2011, 480p.
Dictionnaire Larousse [en ligne].
Disponible sur : <http://www.larousse.fr/> (consulté le 22 juin 2012)
[S.a], Le Petit Robert des noms propres. Paris : Le Robert, 2001.
Liens utiles
Site du Sancturaire Notre Dame de fatima Marie Médiatrice : http://www.sanctuaire-fatima.com/fr/eglise.html
Site du Sanctuaire de Fátima au Portugal : http://www.santuario-fatima.pt/portal/index.php?lang=FR
Site de la fête de Notre-Dame de Guadalupe : http://notredamedeguadalupe.org/
Site des Éditions des Béatitudes : http://www.editions-beatitudes.com/f/index.php
À écouter
Agostino Ricotta (interpr.), Shema Israël, Les plus beaux chants de Medjugorje. Éditions des Béatitudes, 2008