Patrimoine culturel immatériel

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La broderie d'art pour transposer l'univers scénique dans la "vraie vie"

Fabienne DEBASTIANI, jeune danseuse et chorégraphe du très patrimonial french-cancan, a pour ambition de transposer son univers scénique dans la "vraie vie" à travers ce savoir-faire ancestral : la broderie d'art.

© Photo Ooh! collective - Fabienne DEBASTIANI
© Photo Ooh! collective - Fabienne DEBASTIANI

Quand est né votre désir de devenir brodeuse ?

C'est en découvrant les costumes perlés et pailletés des revues de cabaret que j'ai découvert la broderie d'art ; ma carrière ayant débuté en tant que danseuse, j'ai donc eu tout le loisir de porter, de toucher et d'observer des costumes fabuleux . Des robes de French Cancan , de charleston , ou même les crinolines pour les spectacles baroques; tous ces tissus, strass, paillettes et plumes font rêver ! C'est en me penchant sur la manière dont ils étaient agrémentés que j'ai découvert la broderie d'art ou l'art de perler, de pailleter et de rendre brillante et festive n'importe quelle matière.

Porter et créer des costumes de spectacles m'a donné l'envie d'imaginer une ligne de bijoux et accessoires "portables" en dehors de la scène; des bijoux basés sur les mêmes techniques, avec le même éclat et la même originalité. C'est alors que ma recherche m'a amenée à l'école Lesage avec la formation "haute couture". Une formation intense et passionnante m'ouvrant les clés des techniques de haute couture. La possibilité pour moi de me libérer de la technique afin d'amener la créativité au plus loin.

Votre plus beau souvenir, votre plus belle émotion ?

Mon plus beau souvenir, alliant mes 2 passions, le spectacle et la broderie, est la vente aux enchères des Folies Bergères au Palais Brongniart l'année dernière.

J'y suis allée par curiosité me doutant bien que de petits bijoux allaient être sortis du "placard".

Lors de l'exposition, j'ai vu des crinolines en exposition; ma première réaction face à elles a été : "waouh quelle envergure, elles sont gigantesques et magnifiques!". Il y avait bien évidement des costumes, tous plus beaux les uns que les autres, chacun avec leur histoire et leur époque. Mais les crinolines m'ont tapé dans l'œil, j'ai voulu savoir à combien elles pourraient partir!

Je me suis installée dans la salle juste pour voir pensant bien que les prix allaient s'envoler; ce qui fut le cas pour la plupart, mais je suis restée à attendre pour voir à combien pouvait donc partir une crinoline. Prix de départ abordable, reflex de danseuse ou de brodeuse, je ne sais pas, j'ai levé la main ! de toute façon ça allait s'élever, mais il fallait que j'essaie .... au cas ou et la chance à joué en ma faveur ! la chance ou la taille de la voiture des autres enchérisseurs! Je ne sais pas exactement si c'est à cause de l'envergure ou de la restauration à faire que les enchères sont restées raisonnables, mais toujours est-il que l'émotion et l'excitation étaient au rendez-vous ! bilan de la journée : je suis repartie avec la série des 9 crinolines !

Transmettre vous l'envisagez comment ?

La transmission commence par la continuité du savoir-faire. Je transmets à partir du moment où je fais perdurer la tradition de la technique de la broderie d'art. La transmission c'est aussi faire profiter au plus grand nombre le fait qu'il est encore possible de porter du fait main, du sur mesure avec les techniques de haute couture.

J'ai transféré mon atelier dans la boutique parisienne au 20 rue du Laos, afin de broder en live devant les passants et visiteurs de ma boutique. Je remarque l'intérêt que suscite mon atelier, me voir faire en direct, essayer de comprendre comment est-ce possible de broder de si petites pierres et perles!

Comment envisagez-vous l'avenir de la broderie d'art ?

La broderie d'art a de l'avenir, les brodeurs mains ont de belles choses à réaliser encore ! pour moi la broderie n'est pas désuète, il suffit de l'imaginer et de la travailler avec l'air du temps. Il est à mon sens tout à fait possible de travailler avec des techniques ancestrales pour des créations modernes plaisant aux plus jeunes comme aux plus anciens.

©Photo ooh! collective - Fabienne DEBASTIANI
©Photo ooh! collective - Fabienne DEBASTIANI

Contacts :
Fabienne Debastiani : fabienne@bijoux-stravaganza.fr
En savoir plus : http://www.bijoux-stravaganza.fr 

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